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Des élèves de BTS partent en stage grâce à l’Europe, envers et contre le Covid

Ils sont encore tout jeunes. Presque juste sorti du cocon du Bac. On ne parle pas encore de plan de carrière, c’est pour la plupart le premier stage, et même pour certains, le premier départ de l’île, loin de la famille. Un challenge donc pour le rectorat et les enseignantes qui ont du batailler ferme à l’ère du Covid et de ses annulations.

Décrocher un stage ici ou ailleurs, c’est compliqué pour les jeunes en temps normal, et ça se corse avec la fermeture des frontières. « L’idéal ça aurait été Maurice, car ils suivent un stage entièrement en anglais, mais il est impossible de s’y rendre actuellement à cause du Covid, nous avons donc opté pour la métropole et La Réunion », relate Claudine Hoareau, enseignante en BTS Support Action Managériale (SAM), en charge du partenariat avec le rectorat.

Ils seront 14 à partir sur une classe de 1ère année de BTS SAM, 9 en métropole et 5 à La Réunion, les 14 autres ont trouvé des stages à Mayotte. Le grand départ, c’est pour samedi, les élèves recevaient donc leurs billets d’avion des mains du recteur Gilles Halbout ce mardi.

Le stage de 5 semaines est cofinancé par le Fonds Social Européen (FSE) et un groupement initié en 2016 par le rectorat, le GIP FCIP, Groupement d’Intérêt Public en Formation continue et Insertion Professionnelle. Présidé par le recteur, actuellement 7 établissements de l’île sont membres du conseil d’administration. « Les billets des étudiants sont financés par le FSE par le biais de LADOM, et les billets des deux enseignantes et les hébergements et les frais de bouche par le GIP du rectorat », explique Waladi M’hadji, Ingénieur de projets au GIP FCIP, devant les élèves qui ont accueilli les institutionnels par un petit chant sur le mode Debaa.

La moitié de la classe de 1ère année de BTS SAM part en stage en métropole et à La Réunion

« Moi, je serai la patronne ! »

« Merci, parce que c’est la première fois que je vais quitter l’île »… Leïla, Mounida, Ansufati, Saïd Toiouya et les autres sont impatients, et se fendent tous d’un petit discours à Gilles Halbout lors de la remise des billets. Qui en profitera pour booster la gente féminine, largement majoritaire : « Les filles, on regarde là-haut ! Je n’ai pas envie de voir que les garçons finissent manager et les filles assistantes manager ! » En réponse, il aura droit à « moi, je serai la patronne ! »

Sur le plan des valeurs, le proviseur Patrick Loval n’est pas en reste : « On dit souvent que les élèves de Mayotte sont gentils, ça sous entend ‘bien braves’. Je préfèrerais qu’on dise de vous que vous êtes intelligents et que vous possédez de vraies valeurs. Que vous partiez ou que vous restiez à Mayotte pour votre stage, faites honneur aux valeurs du lycée, Fierté, excellence et respect ». Un discours rare qui ne peut que faire mouche.

Les étudiants eux sont partagés entre stress et joies de la découverte. Ceux qui partent à La Réunion autant que les futurs parisiens ou marseillais. « Nous allons habiter dans un appartement, mais nous ne savons pas encore exactement ce qu’on attend de nous en stage. Il faudra en tout cas que nous trouvions des missions, des tâches à présenter aux examens », explique Mounida. Les deux enseignantes d’Economie-gestion, Véronique Rey et Christine Santamaria, accompagnent leurs élèves, la première les 9 qui partent en métropole, et la seconde, les 5 à La Réunion. Sans oublier la première étape, le test PCR ce jeudi.

Un investissement de taille dans cette jeunesse, « nous vous envoyons pour vous garantir une meilleure insertion professionnelle, et lorsque vous aurez terminé vos cursus d’études, il faudra revenir à Mayotte », invite Waladi M’hadji, qui a suivi ce parcours. « C’est important de faire bénéficier le territoire de vos compétences plus tard », renchérit Gilles Halbout qui leur soumet un slogan, « Mayotte for ever ! »

Anne Perzo-Lafond

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