Mercredi 12 mai, l’équipe de Hip Hop Evolution offrait la restitution d’un ACM (Accueil Collectif de Mineurs) de la Hip Hop Académie. Il s’agissait d’une création née dans le cadre d’un séjour artistique et culturel autour de différentes formes d’expression : la lecture, la langue des signes et le mouvement.
Ces jeunes étaient accueillis dans le cadre du programme de la Hip Hop Académie au service de la réussite éducative en lien avec une pratique artistique. “On s’est focalisés sur la lecture, et pas qu’en français. On a travaillé sur la lecture de syllabes, de lettres… Car même si on ne comprend pas la langue, le fait de pouvoir déchiffrer des sons permet d’accéder à la lecture. Et ensuite la deuxième étape, celle de comprendre le sens, provoque moins de blocages. Puisque la lecture fait partie du champ culturel, on l’associe à une dimension artistique”, détaille Sophie Huvet, de Hip Hop Evolution. D’où la présence au cours de la restitution d’éléments de textes lus par les enfants.
Un autre élément phare de cette création était la langue des signes. “Grâce à l’intervention de Sayaf, notre service civique qui est malentendant, on fait un travail de sensibilisation à la langue des signes. C’est une autre forme d’expression, en lien avec la danse et la musique. Ils ont pu appréhender la différence, le handicap, et dans cette période de Covid où l’on perd le contact, on s’est rendu compte que le langage des signes prenait toute sa place. Par exemple lorsqu’on dit bonjour en langue des signes on ne se touche pas. Donc c’est un langage qu’on peut rendre universel. Utiliser des faiblesses pour en faire des forces, c’est en quelque sorte notre leitmotiv”.
Une formule qui prend tout son sens à la fin du spectacle, lorsqu’un spectateur interpelle les jeunes danseurs. “J’ai une question. Comment vous avez fait pour vivre ensemble sachant que vous venez de Kahani, Majicavo, Mtsapere, Mgombani… et qu’on entend partout que vous ne pouvez pas vous entendre ?”.
“Sayaf nous a appris comment dire en langue des signes vivre ensemble, travailler ensemble, dormir ensemble”, répond un garçon en faisant les gestes. “Il y en a certains que je connaissais, mais quand je suis venu ici j’ai réalisé que ce sont mes camarades”, continue un autre. “Maintenant on se connait vraiment. Ce sont mes frères”.
Marine Wolf