Faras et Bonobo, ce sont leurs surnoms, écopent de 12 et 10 ans de réclusion criminelle pour avoir orchestré l’attaque visant des gendarmes le 14 mai 2017 pour le premier, et jeté la pierre qui a touché le No 2 de la gendarmerie pour l’autre. Pour la principale victime de cette attaque qui aura duré plusieurs heures, entre le caillassage de la villa Nizar qui héberge des gendarmes mobiles et le guet-apens qui vaudra de graves lésions faciales au chef des opérations, la décision est « juste ». L’officier évoque son « soulagement ».
Pour le meneur, la peine est assortie d’une interdiction définitive du territoire français.
« Le procès était une étape incontournable et importante de ma reconstruction, ces décisions me paraissent justes et cohérentes pour les faits me concernant » commentait le futur colonel en sortant de la salle d’audience.
Les peines principales visent le meneur et son « bras armé », celui qui a jeté le pavé qui a failli coûter la vie à l’officier.
Les autres, reconnus coupables principalement de dégradations, et considérés comme des « suiveurs » écopent de peines allant de 4 mois à 1 an de prison ferme. Des peines somme toute éloignées des réquisitions du ministère public, qui réclamait des peines de 3 ans, 10 ans, 11 ans et 12 ans de réclusion, selon les degrés d’implication.
La prochaine étape judiciaire aura lieu en juin avec le procès civil.
En attendant le lieutenant-colonel Pech souhaite que ceux qui ont été « guidés par des gens comme Faras et Bonobo » puissent « se reprendre en main » et voient dans leur peine « une dernière chance ».
Il se dit désormais prêt à tourner la page de ce « périple anti-gendarmes », et « confirme » la « dimension thérapeutique du procès » qui « participe à la reconstruction », tout en ayant une pensée pour « tous les gens qui ont été grièvement blessés mais dont on n’a pas retrouvé les auteurs ».
L’autre volet important du procès aura été pour le lieutenant-colonel Pech d’avoir pu « retrouver Mayotte ». Au point d’y revenir un jour en vacances par exemple ?
« En vacances pourquoi pas, mais aussi pour travailler, comme No 1 de la gendarmerie cette fois » concluait-il.
Un appel du pied à sa hiérarchie ?
Y.D.