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Mamoudzou

Faire des bornes pour payer ses factures d’électricité, la solution de proximité d’EDM

La 1ère implantation d’une borne de paiement EDM avait été une mini-révolution. Depuis, peu d’eau a coulé sous les ponts puisque seulement 4 sont actives, sur un territoire où les habitants peinent à se déplacer. Une nouvelle campagne est lancée avec les communes, pour relancer la machine.

En 2018, Electricité de Mayotte comptabilisait 134.000 déplacements vers ses guichets à Kawéni. En 2020, ce nombre est monté à 150.000, et alors même que 4 bornes de paiement étaient mises en place. Deux sont installées au siège de Kawéni, dont une à l’extérieur, et deux autres sont décentralisées, l’une à Tsingoni et l’autre à Chirongui. Une 5ème devrait être fonctionnelle dans quelques jours, au marché couvert de Mamoudzou. Ensuite, ce sera le tour de Pamandzi, qui avait signé sa convention en 2018, puis Dzoumogne.

Sur les 48 clients d’EDM, un quart paient leur facture en espèce au guichet, « après 68 minutes d’attente », Nassim Saïd, Chef de projet des bornes de paiement, souligne la pénibilité de l’action. Car c’est une bonne demi-journée de perdue dans les embouteillages quand on vient de Mtsamboro. Trois maires étaient donc présents pour signer une convention d’implantation de bornes de paiement ce vendredi, au siège d’EDM : Dembéni, Mtsamboro et Koungou. Ce type de transaction a séduit de nombreux usagers puisque de 50.000 en 2018, elles sont passées à 120.000 en 2020.

Ceux qui règlent en espèce habitent pour 28% à Mamoudzou, 14% dans le Centre, 14% à Koungou, 11% en Petite Terre, 11% dans le Nord, etc. « Il faut donc décentraliser les lieux de paiement », analyse Nassim Saïd.

Les bornes, rien que les bornes, pour Nassim Saïd, chiffres à l’appui

Des bornes de paiement comme du mobilier urbain

Des bornes qui n’ont encore rien de kilométriques, pour émerger lentement de terre. Et pour cause, si EDM finance la machine, l’entretien, et la sécurisation du site, volet roulant et vidéo protection, à hauteur de 640.000 euros les 8 bornes, ce sont les mairies qui doivent construire le local qui l’abrite, après en avoir dégagé le foncier, « 15m2 ». Un coût de 80.000 euros qu’elles peinent parfois à dégager, « il y a du retard de pris sur le gros œuvre », selon la constatation générale. Pour EDM, ne pas tout financer, c’est une affaire de principe, « ce n’est pas une question d’argent pour nous, c’est un partenariat que nous voulons instaurer avec les communes, comme une base de travail », indique Claude Hartmann, le directeur d’EDM.

Pour le maire de Mtsamboro, « ça peut être compliqué de dégager 80.000 euros pour une commune ». Des solutions existent : passer par l’intercommunalité, puisque les communes membres peuvent bénéficier de cette proximité de paiement, ou, comme le propose Issa Issa Abdou, 4ème VP du Département, « vous pouvez aussi solliciter le FDS, le Fonds Développement Social. »

Trois maires, Dembéni, Koungou et Mtsamboro, signataires des conventions

Et puisque EDM a insisté sur sa volonté « d’œuvrer en proximité avec la population », c’est encore Laïthidine Ben Saïd qui suggère la mise en place d’une permanence de l’opérateur au sein de sa Maison France Service de Hamjago. Souhaitée par le président Macron, cette proximité de l’usager et de ses droits au sein des Maison France services ne peut en effet plus être ignorée. En retour, EDM demandait davantage d’interaction avec les Centres communaux d’action sociale, « notamment sur les usagers en difficulté ».

A l’issue des signatures de l’ensemble des conventions, ce sont 10 bornes de paiement, qui doivent jalonner l’île.

Anne Perzo-Lafond

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