Sur un territoire où les écoles sont engorgées, environ 8.000 jeunes ne sont pas scolarisés, dixit le recteur Gilles Halbout. Des actions ont été menées par des associations et même des particuliers comme à Majikavo Koropa, pour créer des conditions d’enseignements, parfois avec les moyens du bord. Des actions qui demandent à être formalisées. C’est en cours, puisque le rectorat met en œuvre des classes itinérantes depuis le 19 avril.
Ils sont une petite vingtaine d’élèves à être sagement assis en carré autour du maître, et répondent à ses injonctions, « assis », « debout », « comptez jusqu’à 5 ». Ils viennent une matinée par semaine, accueillis dans la salle de motricité de l’école Doujani, « il s’agit d’un dispositif d’intégration progressive pour des enfants qui n’ont pas pu avoir de place à l’école. Ils prennent l’habitude comme leur camarade, de quitter leur famille le matin, d’écouter les consignes et de les suivre », explique le recteur Gilles Halbout, venu constater l’efficacité de la mesure.
Une itinérance à vocation provisoire
La mairie a recensé ces enfants déscolarisés, et en a fourni la liste au rectorat. « Rien que dans cette école, ils sont 150 à intégrer les dispositif ». Il est également en place sur les communes de Dzaoudzi, où la classe itinérante se tient 3 fois par semaine, et de Koungou, « mais nous allons monter en puissance, il faut le faire pour tous les enfants. » Avec comme objectif la disparition de ces classes itinérantes à terme, « et que tous les élèves soient scolarisés normalement », confie Gilles Halbout.
Axant le travail sur l’apprentissage d’un français plus fluide, l’enseignant interroge, « qu’est ce que c’est ? », avec en réponse d’une même voix, « une chaise ». « Non, corrige-t-il, vous devez faire des phrases, ‘c’est une chaise’ », et il recommencera autant de fois que le réflexe n’est pas acquis. C’est seulement la 2ème séance, mais déjà ils connaissent les chiffres jusqu’à 5, « certains l’ont retravaillé chez eux », confie le professeur affecté à ces classes itinérantes. Une première victoire.
A l’heure de la récré, ils vont se mélanger avec leurs camarades scolarisés depuis le début de l’année, et en milieu de matinée, ils sont peu à peu intégrés dans une classe, en immersion, avec d’autres enfants de leur âge, « l’année prochaine, ils auront leur place en Grande Section », se réjouit Gilles Halbout.
Anne Perzo-Lafond