27.8 C
Mamoudzou
dimanche 19 janvier 2025

Guyawax livre bientôt à Mayotte

Zoulfati DERBY est née et a grandi à Mayotte, avant de partir étudier à Toulouse. Diplômée d’un master de management dans le secteur de l’ESS (Économie Sociale et Solidaire), elle s’installe en Guyane où elle dirige des structures d’insertion. Elle part ensuite vivre au Sénégal. “Guyawax est née là bas”, raconte-t-elle. “Je voyais comment travaillaient les cordonniers et je trouvais cela fascinant qu’avec aussi peu de moyens ils fassent des merveilles. Lorsque je suis revenue en Guyane, je ne me voyais plus du tout diriger 50 salariés comme avant. J’ai voulu vendre des accessoires. Au début je n’avais presque rien, j’ai essayé avec quelques sacs, des colliers et des bracelets assortis”. 

Zoulfati DERBY crée ainsi sa propre collection, et la première vente privée a lieu dans son salon en Guyane. “Lors de cette vente j’ai récupéré ma mise de départ et il me restait de la marchandise. J’ai réalisé que ça plaisait vraiment !” se souvient-elle. Sa clientèle lui réclame des vêtements, elle s’adapte  aux demandes en créant sans cesse de nouveaux produits.

À gauche, Zoulfati DERBY choisit ses tissus dans une boutique de Dakar

Aujourd’hui Guyawax est portée par une équipe de 7 personnes. Une boutique physique a ouvert à Cayenne et un dépôt à Nantes est destiné à accueillir un show room pour recevoir les professionnels. La production se fait quant à elle en Afrique de l’Ouest, avec des ateliers à Dakar et à Abidjan. 

“On développe plusieurs volets”, explique Zoulfati DERBY. “En plus de la boutique physique, nous lançons le premier concept store digital. On ne travaille plus seulement sur les tissus wax, mais sur les motifs. On les imprime sur différents supports comme sur du lycra, des parapluies, des parasols, des protège-passeports…”

Guyawax donne ainsi une nouvelle dimension au wax, ce tissu à l’histoire déjà très riche. “Malgré ce que certains pensent, à l’origine le wax n’est pas un tissu africain. L’Afrique a ses propres tissus, spécifiques à chaque région. Le wax a quant à lui été importé et adopté par ce continent. Maintenant, en Afrique de l’Ouest, on ne voit que ça. Le wax est partout sur les marchés et chaque tissu porte un nom, qui est donné par les femmes”. 

Car le wax est aussi un moyen d’expression. “Selon leur humeur, les femmes choisissent leur tenue pour passer un message. Il y a par exemple Mon mari est capable, un tissu cher au départ que seuls quelques hommes pouvaient offrir. J’aime beaucoup Chéri ne me tourne pas le dos, que j’ai choisi pour l’identité visuelle de Guyawax, et aussi Fleur de mariage. Mais ces tissus peuvent avoir une signification différente selon les pays”. 

Zoulfati DERBY n’achète que les matières premières, tous les produits sont fabriqués dans les ateliers de la marque. Le premier concept store digital est en train d’être lancé, avec une livraison dans les DOM et en Métropole. En 4 ans, du salon au digital, Guyawax a fait du chemin.

“Je n’avais aucun diplôme dans ce domaine”, rappelle Zoulfati DERBY. “J’aimerais que cette réussite donne envie aux gens d’entreprendre. Peu importe les moyens de départ, il faut juste de la détermination. Lorsqu’on tombe on se relève…Osez rêver !”.

Le site internet guyawax.fr sera opérationnel mi-mai. 

Marine WOLF

Partagez l'article:

Société

NEWSLETTER

Recevez gratuitement les articles

du Journal De Mayotte

Nous ne vous enverrons jamais de spam ni ne partagerons votre adresse électronique.
Consultez notre [link]politique de confidentialité[/link].

Les plus lus

Articles similaires
Similaire

Le lycée Bamana entre centre de migrants et rentrée scolaire

Prévu comme centre d’hébergement d’urgence, le lycée Bamana a abrité pour un mois plusieurs demandeurs d’asile. A l’heure où va sonner la cloche de la rentrée, un collectif de citoyens a doublé le rectorat dans l’évacuation des lieux.

Rayons vides : les marchandises bloquées au port

Alors que les toits endommagés ne se comptent plus à Mayotte, au port de Longoni, ce sont les grues qui font l’actu. Pas seulement, puisque les tarifications inappropriées sur le stationnement des containers non manutentionnés font monter les transitaires au créneau.

Post-Chido : Les maires veulent être associés à la gestion des dons de la Fondation de France

Depuis le passage de Chido, la Fondation de France a récolté près de 40 millions d’euros de dons qu’elle compte distribuer à 18 associations présentes à Mayotte. Les élus de Mayotte ne voient pas cela forcément d’un bon œil et se sentent mis à l’écart.
WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com