« Les barrières sont parfois plus hautes, mais elles ne sont jamais infranchissables ». C’est par cet appel à la curiosité, à l’envie d’apprendre et à se dépasser que Michel Mayor a conclu sa conférence auprès de deux groupes de terminale. Et il faut croire que chez certains d’entre eux, la leçon du prix Nobel de physique 2019 a fait mouche. « Il a raison de nous rappeler que c’est possible de faire ce que l’on veut. Ça fait du bien, ça donne un peu confiance », livre ainsi Youssouf Mansour qui rêve de devenir médecin. « C’était énorme », lâche-t-il enjoué à l’issue de la visio-conférence reliant Genève et la salle polyvalente du LPO de Tsararano.
« Énorme », donc, cette intervention qui au-delà des messages d’optimisme, aura captivé les élèves. Pendant une heure, alors que l’astrophysicien déroule avec brio comment se forment les planètes et comment les hommes partent à leur rencontre, pas un mot des lycéens aux yeux rivés sur la toile qui leur fait face. Et sur laquelle défile une présentation aux planches tantôt techniques et tantôt philosophiques. C’est ainsi, la tête bien installée dans les étoiles et guidée par le savant qu’intervient la question cruciale : existe-t-il de la vie ailleurs que sur Terre ?
« Une chance exceptionnelle »
Et le scientifique de lister les différentes techniques et instruments mis au point pour tenter de percer un des grands mystère de l’humanité. Dont le « doppler technique », point de rencontre entre le programme des terminales et le prix Nobel. « Il fallait à tout prix se saisir de cette chance exceptionnelle alors j’ai regardé comment cette conférence pourrait s’intégrer dans le programme. L’effet Doppler y figure et même si nous devions l’aborder plus tard, j’ai sauté sur l’occasion, ça a permis de faire le lien », explique Mayline Sautron.
Le professeure de physique-chimie a ainsi préparé pendant deux semaines l’intervention avec ses élèves, qui ont pu poser quelques questions à l’astrophysicien. À l’issue de la conférence, la voilà ravie, tant par le contenu scientifique que par le message. « C’est important pour eux d’entendre que c’est possible de réussir, ça les motive, ça les aide aussi à développer leur curiosité, ce qui est essentiel », se satisfait-elle ainsi.
« Ça les motive, c’est super. Il faut parfois travailler les élèves au corps pour les dynamiser mais là ils se sont bien pris au jeu et ça fait du bien à tout le monde. Je pense que ça aura participé à ouvrir les yeux de certains d’entre eux », se réjouit quant à elle Marie Boutonnet. Qui, si elle est professeure d’Histoire-géo, ne tarit pas d’éloge à propos de l’astrophysicien. Il faut dire qu’il s’agit d’un ami. Voilà donc ce qui aura permis de mettre sur pied cette opération inédite, reliant Genève et Mayotte. Et c’est en Namibie, alors qu’elle officiait comme guide touristique que les chemins de Marie Boutonnet et Michel Mayor se sont croisés. Le monde est petit, comme le rappelle ce dernier. Et les possibilités sont infinies insiste-t-il encore.
G.M.