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Maore dentaire déplore « la guerre permanente pour être payés à temps par la CSSM »

Un demi million d’euros. C’est le total des sommes que doit la CSSM aux deux structures de soins dentaires créées par le docteur Durette. 400 000 euros pour son historique SELARL (Société d’Exercice Libéral à Responsabilité Limitée) Maore Dentaire, montée peu de temps après son arrivée sur le territoire il y a maintenant 11 ans. Et 100 000 euros pour le centre de soins dentaires, mis justement sur pied pour espérer fluidifier les versements de la sécurité sociale. « Ça n’a pas eu du tout l’effet escompté, même sur cette structure associative, le déficit se creuse chaque jour plus en un an et demi d’activité », se désole le chirurgien-dentiste. 

« Quand je suis arrivé sur le territoire, j’ai été extrêmement surpris par la pauvreté de l’offre de soins dentaires. Je me suis dit qu’il fallait absolument développer cela, s’investir largement dans le territoire pour espérer rattraper un peu du retard », fait valoir Olivier Durette. Une décennie plus tard, le praticien s’est flanqué d’associés et chapeaute le plus important réseau de soin de l’île employant une dizaine de dentistes et une quinzaine d’assistants. On pourrait se dire que les affaires tournent bien. Seulement voilà : « depuis des années c’est la guerre permanente pour être payés à temps par la CSSM, chaque début de mois c’est très compliqué de payer les salaires à cause de ces retards permanents », peste le dentiste.

« On est désespérés mais on est loin d’être les seuls dans ce cas »

« Au début on gueulait un bon coup et puis ça se réglait, mais c’est devenu complètement ingérable », poursuit-il. Et ce n’est pas faute de demander des comptes assure Olivier Durette, expliquant que « depuis janvier je trace toutes les feuilles de soin et je fais réclamation auprès de la CSSM… Je ne les lâche plus d’une semelle et pourtant, même ça, ça ne fait pas avancer les choses ». Un suivi qui permet au soignant de déterminer, pour chaque acte, s’il est payé, en partie ou pas du tout. « Mais c’est le loto, il n’y a aucune

feuille soins
« Je trace toutes les feuilles de soin et je fais réclamation auprès de la CSSM… Je ne les lâche plus d’une semelle et pourtant, même ça, ça ne fait pas avancer les choses », regrette le dentiste.

logique, personne ne comprend comment ça marche et pourquoi une feuille est réglée et pas une autre », regrette encore le dentiste entrepreneur.

Au fur et à mesure que les encours se creusent, les ennuis s’accumulent. Et s’aggravent. « On a plusieurs de nos dentistes qui sont partis à cause des retards de paye, on est grandement freinés dans nos investissements et notre dette sociale se creuse », liste Olivier Durette. « Tout cela fait que nous nous dirigeons vers une procédure de sauvegarde », annonce-t-il avec dépit.

« Si on disparait c’est toute une ambition de développer ce secteur qui disparait avec nous. Nous avons voulu y croire, persuadés que c’était dans l’intérêt de tout le monde mais aujourd’hui on est un peu désespérés, on ne fait que nous enfoncer », regrette-t-il encore, les bras pas tout à fait baissés; « on explique tout ça à nos patients, on se dit que si tout le monde prend conscience de la façon dont la CSSM nous traite, ça changera peut-être un peu. On espère aussi que les langues se délient parce que nous sommes loin d’être les seuls dans ce genre de situation, tous les libéraux s’arrachent les cheveux pour être payés. Il faut que ce genre de comportement cesse ! », lance le praticien, la rage dedans.

G.M.

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