30.8 C
Mamoudzou
vendredi 26 avril 2024
AccueilOcéan IndienLes élus mahorais boudent le Quai d’Orsay en raison du statu-quo franco-comorien

Les élus mahorais boudent le Quai d’Orsay en raison du statu-quo franco-comorien

Face à un accord-cadre franco-comorien inactivé depuis sa signature et à la dégradation de la situation migratoire, les parlementaires voient rouge, et déclinent une invitation de Jean-Yves Le Drian.

Un an et demi depuis que l’accord-cadre a été cosigné entre l’union des Comores et Paris… Un an et demi fait de détricotage de la part du président comorien auto-rallongé Azali Assoumani, qui a une nouvelle fois en 2020 bloqué pendant plusieurs mois toute reconduite de ses ressortissants à Anjouan.

Comment penser dans ce cas, et qu’après une déclaration telle que lâchée la semaine dernière par le gouverneur d’Anjouan appelant les comoriens à venir « par milliers en kwassa à Mayotte », que des discussions apaisées puissent se tenir avec les élus comoriens. C’est à ce propos que l’on saisit tout l’intérêt d’avoir associé les élus mahorais aux discussions portant sur l’accord cadre qui se tiennent en toute rigueur entre ministres des deux pays. Ce qui ne fut pas le cas au début. Jean-Yves Le Drian aurait-il poussé une saine colère contre cette déclaration du gouverneur Chamsidine ? Difficile de dire ce que la diplomatie nous réserve comme réponse.

Les élus mahorais ont donc décidé de donner de la voix. Conviés le 8 février 2021 par le ministre des Affaires étrangères à une rencontre préparatoire du 2ème comité franco-comorien, les quatre parlementaires, les présidents du Département et des maires ont décidé de ne pas s’y rendre.

Aucune case à cocher pour ce 1er bilan d’étape

Jean-Yves le Drian à Mayotte en 2011, il était alors président de la région Bretagne

Une réaction peu diplomatique qu’ils justifient, tout en disant leur déception d’un Accord-cadre présenté comme un « partenariat renouvelé » entre les deux pays, qui s’est largement dégonflé : « Un volet sécuritaire avec des mesures précises a été établi concernant la lutte contre l’immigration clandestine, la sécurité maritime, la sauvegarde des vies en mer et la gestion rationnelle de la circulation des personnes. Ainsi l’Union des Comores s’était engagée notamment à lutter contre les départs irréguliers d’embarcations vers Mayotte, empêcher le transport illégal de passagers, détruire les ateliers de construction de kwassas destinés à l’immigration clandestine, créer une structure dédiée à la lutte contre les trafiquants d’êtres humains. En contrepartie, une aide française au développement de l’Union des Comores de 150 millions d’euros serait versée sur trois ans.
Or, à ce jour près de deux ans après la signature de cet accord, quel premier bilan d’étape pouvons-nous en tirer ? », écrivent les élus au locataire du Quai d’Orsay dans un courrier que nous nous sommes procuré.

Une déclaration forte, dans laquelle les parlementaires de la majorité prennent tous les risques en se démarquant aussi nettement de la politique du ministre.

Revenant sur le poids toujours plus lourd de l’immigration clandestine comme « frein au développement de notre territoire », et la « flambée de criminalité et de meurtres dont les auteurs et les victimes sont anjouanais », ils expliquent que le contexte n’est pas favorable à leur participation à cette réunion, « ni à celle du comité franco-comorien ».

Le courrier daté du 1er février 2021 doit être cosigné par l’ensemble des grands élus de Mayotte

Ils se disent en revanche prêt à la mise en œuvre du « plan d’action franco-français vers la reconnaissance internationale de la francité de Mayotte », annoncé comme défendant la souveraineté de la France sur Mayotte. Un acte qui permettrait de repositionner le curseur au centre « et de rétablir une certaine forme d’autorité », vis à vis des Comores.

C’est dans cet esprit qu’ils souhaitent la visite de Jean-Yves le Drian à Mayotte, et qu’ils demandent l’envoi de bâtiments de la Marine en renfort de surveillance des côtes.

« Le statu quo n’est plus tenable », avait proféré le président Macron à propos de ce problème franco-comorien. Les élus le lui rappellent.

Anne Perzo-Lafond

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

l'actualité

+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
SMAE, EAU, Mayotte

SMAE – Nouveaux plannings des tours d’eau

0
La Mahoraise des Eaux informe les usagers de la publication du nouveau planning des tours d’eau. Celui-ci concerne la période du 29-04-2024 au 12-05-2024. "Nous conseillons aux usagers du service lors de la remise en...
Choléra, Mayotte, Comores

Choléra : Trois premiers cas autochtones à Koungou

0
L’épidémie de choléra qui flambe sur l’île d’Anjouan a naturellement des impacts à Mayotte. Depuis l’identification de 10 cas importés, ce sont maintenant trois cas autochtones qui sont remontés par l'ARS Mayotte, tous implantés...

EDM pose les premiers compteurs numériques à Mayotte

0
Depuis le 16 février 2024, près de 80 compteurs numériques ont été posés sur le territoire par les techniciens EDM. Le compteur numérique protège l’installation intérieure du client des surtensions du réseau. En 2025...
Gaëtane Meddens, Mario Gerhartl, CRUS, FEDER, FSE, Mayotte, FSE+, FEAMP,

Fonds européens : Ça devrait passer « grâce à un impressionnant travail de rattrapage »

0
C’était le grand audit devant une délégation de la Commission européenne ce jeudi pour la préfecture, autorité de gestion des fonds européens, et le GIP « L’Europe à Mayotte ». Vu le passif de cette enveloppe 2014-2020, on pouvait craindre le dégagement d’office. Ça passe de justesse, et avec les félicitations
Assises, tribunal,

Assises : Un ancien membre de la bande de La Vigie jugé devant le...

0
Une fois encore la cour d’assises de Mamoudzou jugeait une rixe entre deux individus appartenant à deux bandes rivales. Les faits du 18 janvier 2021 en Petite-Terre impliquant les deux principaux gangs, à savoir Gotam et La Vigie, avaient provoqué plusieurs jours de violences et de représailles avec pour conséquences trois meurtres recensés

Recent Comments