28.8 C
Mamoudzou
vendredi 17 janvier 2025

Installation de l’Observatoire de la violence : du constat aux solutions, sans préjugés

Plutôt que de proposer des solutions clef-en-main, l’installation de l’Observatoire de la violence passe par une phase d’interventions écrites de plusieurs personnalités du territoire, écrivains, chercheurs ou simples observateurs, qui doit avoir notamment comme vertu de lever les tabous pour arriver à des discussions franches.

La situation est inquiétante, comme le rapporte Conseil de la Culture de l’Education et de l’Environnement (CCEE) de Mayotte, activé par le rectorat pour porter l’Observatoire : alors que le dernier bilan statistique sur la délinquance générale à Mayotte montre une baisse de -9% sur la période de 2018 à 2019, les atteintes volontaires à l’intégrité physique ont augmenté de +4,36% au premier trimestre 2019, s’agissant de violences gratuites non crapuleuses. Et les violences intrafamiliales ont augmenté de +116,32%, « une situation qui interroge au sujet des actions de protection des femmes et des enfants. »

Principalement, les violences mesurées par le ministère de l’intérieur sont au nombre de cinq :
* La délinquance générale
* Les atteintes volontaires à l’intégrité physique
* Les violences intrafamiliales
* Les atteintes contre les forces de l’ordre
* Les atteintes aux biens.

Une pièce contre les violences intra-familiales en 2016

Dans un communiqué annonçant la création de l’Observatoire, le CCEE souligne qu’une partie de la population Mahoraise « déclare ne plus porter plainte lorsqu’elle se trouve victime de délit, c’est dire que la réalité criminelle n’est certainement pas ce qui est représentée à travers les dépôts de plaintes à la gendarmerie et à la police. Cette résignation vis-à-vis de l’action des forces de l’ordre montre que la possibilité pour que les victimes passent à l’acte et se fassent justice eux-mêmes reste une alternative à ne pas négliger. C’est autre réalité non mesuré par les services de police et de gendarmerie est reléguée à un simple sentiment d’insécurité puisque non quantifié par les institutions. »

Par le biais de l’Observatoire National de la Délinquance et des Réponses Pénales (ONDRP), du Service Statistique Ministériel de la Sécurité Intérieure (SSMSI) et de la Direction Générale des Outre-mer, l’Etat a pour la première fois mandaté la délégation Mahoraise de l’INSEE pour réaliser une enquête Cadre de Vie et Sécurité (CVS) sur l’année 2020.

L’enquête consiste à mesurer la qualité de l’environnement de l’habitat, d’évaluer l’insécurité ressentie et de dénombrer les atteintes aux biens et aux personnes. Sur un échantillon de 3000 individus (soit près de 1% de la population) tirés au sort, l’INSEE va effectivement mesurer le sentiment d’insécurité des habitants de Mayotte.

« Face à de tels enjeux, il convient de proposer une nouvelle manière de penser et d’agir sur les violences dans les espaces intimes et sur l’espace public des Mahorais ».

L’Etat par le biais du rectorat, de l’Agence régionale de santé et le Département par le biais du Conseil de la Culture, de l’Education et de l’Environnement en collaboration avec la Fédération des Conseils des Parents d’Elèves et des Ecoles Publiques, met donc en place cet outil qu’est l’observatoire des violences à Mayotte. Il sera présenté la semaine prochaine.

Partagez l'article:

Société

NEWSLETTER

Recevez gratuitement les articles

du Journal De Mayotte

Nous ne vous enverrons jamais de spam ni ne partagerons votre adresse électronique.
Consultez notre [link]politique de confidentialité[/link].

Les plus lus

Articles similaires
Similaire

Le lycée Bamana entre centre de migrants et rentrée scolaire

Prévu comme centre d’hébergement d’urgence, le lycée Bamana a abrité pour un mois plusieurs demandeurs d’asile. A l’heure où va sonner la cloche de la rentrée, un collectif de citoyens a doublé le rectorat dans l’évacuation des lieux.

Rayons vides : les marchandises bloquées au port

Alors que les toits endommagés ne se comptent plus à Mayotte, au port de Longoni, ce sont les grues qui font l’actu. Pas seulement, puisque les tarifications inappropriées sur le stationnement des containers non manutentionnés font monter les transitaires au créneau.

Post-Chido : Les maires veulent être associés à la gestion des dons de la Fondation de France

Depuis le passage de Chido, la Fondation de France a récolté près de 40 millions d’euros de dons qu’elle compte distribuer à 18 associations présentes à Mayotte. Les élus de Mayotte ne voient pas cela forcément d’un bon œil et se sentent mis à l’écart.

Des bandes venues en force pour agresser et saccager à Passamainty

S’il y a eu une arrestation d’une dizaine de jeunes, ils sont plus d’une cinquantaine à avoir terrorisé la population et blessé des policiers ces trois derniers jours. Des agressions qui continuent ce jeudi.
WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com