Il aura fallu deux ans au duo sulfureux SMAE-SIEAM pour parvenir à un accord sur les « chèques eau ». Un accord qui n’était pas gagné. « Après deux années de négociations tendues, on s’est enfin mis d’accord pour valider un avenant qui conduit à baisser de 10% le prix des branchements » salue Mouhamadi Bavi, président du syndicat intercommunal des eaux. « Aujourd’hui, on signe un accord sur les chèques eau » poursuit-il. Nouvelle étape de ces négociations, les chèques eau sont une aide aux ménages défavorisés, souvent en situation d’impayés de factures. Cette aide se présente sous la forme d’un chèque allant de 20€ à 50€. Il appartiendra aux centres communaux d’action sociale de définir les conditions d’attribution de cette aide et de cibler les ménages bénéficiaires. Pas moins de 2000 foyers au sein des 17 communes de l’île sont concernés.
« Cet avenant est un investissement important de la SMAE » commente Frédéric Guillem, directeur régional de Vinci DomTom en charge des filiales locales que sont la SMAE mais aussi Vinci construction, la Sogea et SMTPC. « Dans un contexte où l’on comprend les difficultés de la population, on a acté ce coup de pouce aux plus défavorisés » poursuit le cadre.
« Pas de guerre avec la SMAE »
Le nombre de 2000 bénéficiaires n’est pour l’heure qu’une estimation, l’aide étant indexée, non pas sur les besoins du territoire, mais sur le chiffre d’affaires de la SMAE. Plus précisément, l’enveloppe que les ménages dans le besoin se partageront sera égale à « 0,5% du chiffre d’affaires d’exploitation eau potable de la SMAE » précise le directeur régional.
Avec ces chèques qui sont » une première à Mayotte », Bavi plaide la détente. « On n’est pas en guerre contre la SMAE, on est au service de la population. Aujourd’hui tout le monde est gagnant » juge-t-il.
D’autant plus que dans un contexte où Mayotte a bien failli renouer avec les pénuries d’eau cette année, « ce dispositif permettra aussi de communiquer avec le public sur les actions d’économies de la ressource en eau » rebondit Ibrahim Aboubacar, DGS par intérim du Sieam. « Il faut aussi inciter la population à payer ses factures » insiste Mouhamadi Bavi, sans quoi on ne peut pas entretenir les réseaux et répondre aux besoins de la population ».
Sur le plan des réserves d’eau, la situation s’améliore mais reste sous surveillance. Les pluies abondantes ont fait remonter le remplissage des retenues à 45% pour Combani et 46,5% pour Doumogné.
Y.D.