« La semaine dernière, nous avons eu un bus caillassé tous les deux jours, surtout jeudi et vendredi, et sur la portion Longoni-Trévani », nous rapporte Lanto Thomas, directrice de Matis. Après que des violences aient été perpétrées contre un bus vendredi à 5h du matin, la société décidait de stopper le ramassage. Certains n’ont donc pas pu se rendre en cours vendredi, ni samedi. « Quatre élèves ont été blessés, dont un sérieusement par coups de machette, et des bouteilles d’essence ont été balancées », certains agresseurs s’étant introduits dans le bus.
Si « ce n’est pas la première fois sur cet axe », d’autres faits similaires étaient signalés à Bandraboua, Kahani et Dembéni. Matis explique que ses médiateurs sont positionnés aux arrêts de bus, « mais quand ils voient débarquer des jeunes armés de chombos, ils ne restent pas. »
Vendredi matin, un barrage aurait été érigé à Koungou. Certains parlent d’instrumentalisation des jeunes à l’approche des municipales, il faut espérer que des recherches, voire une enquête, permettront d’en savoir plus. En attendant, une réunion s’est tenue ce samedi après-midi entre le conseil départemental, qui gère le transport scolaire, le rectorat et Matis, en présence de la préfecture et des forces de l’ordre. Ces dernières sont d’ailleurs intervenues ce samedi soir à Koungou, à la suite de violences.
A l’issue de la rencontre, trois décisions d’urgence ont été prises : Le déploiement des forces de l’ordre de façon mobile, notamment sous forme d’escortes, déjà mis en place en urgence il y a un an à Koungou, le renforcement des présences sur les points sensibles de la gendarmerie, de la Police nationale, de la police municipale, et des actions seront menées par le rectorat au sein des établissements.
Voilà pour les « conditions minimales de sécurité », réclamées par Matis pour la reprise des rotations. Suivra un travail en profondeur, axé notamment sur le civisme et les valeurs républicaines.
Anne Perzo-Lafond