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Mamoudzou

A M’gombani, les élèves jonglent avec cahiers et partitions

Ils sont 80 à consacrer six heures par semaine à la musique : le collège de M’gombani a relevé depuis 3 ans le défi des CHAM. L’action est désormais figée dans le marbre par une convention.

Comme leur nom l’indique, les Classes à Horaires Aménagé Musique, permettent aux élèves de dégager des heures pour l’enseignement de la musique. Avec une large partition puisque si à Mayotte, les danses, chants et instruments traditionnels occupent une place de choix, ils n’occultent pas l’enseignement du solfège ni des instruments dits « classiques », que sont le piano, le violon ou la guitare.

Outre l’heure de musique inscrite dans le programme de l’Education nationale, les 80 élèves inscrits en CHAM, toutes classes de collège fondues, vont avoir une heure de musique supplémentaire au collège. De la 6ème à la 3ème, aucune classe n’est spécifiquement dédiée à cet aménagement spécifique, ce qui permet aux autres élèves de bénéficier de cette heure musicale, « nous touchons donc plus largement 150 élèves », rapporte Laurent Leclercq, proviseur du collège.

Petits CHAM deviendront grands

Pas de classe élitiste, puisqu’il s’agit pour lui de « démocratiser l’accès à la musique », et une volonté que cette corde supplémentaire bénéficie à tous pour faire émerger d’éventuels musiciens. Une démarche clairement validée par le recteur Gilles Halbout : « Plus qu’une classe, je préfère parler de parcours aménagé, car il s’agit de valoriser les talents de jeunes et de leur permettre d’évoluer ». Ensuite, les 80 musiciens en herbe s’essaient aux instruments classiques ou traditionnels à l’école de Musique, une après-midi par semaine, durant 4 heures, intégrant les cours de solfège et d’Histoire de la musique.

L’action déjà menée depuis 3 ans n’est officialisée que ce 21 janvier par une convention entre le rectorat, le collège et l’école Musique à Mayotte, « il s’agit de formaliser l’implication de chaque partenaire et de sécuriser le parcours », précise le représentant de l’Education Nationale.

La préfiguration des classes CHAM, cela fait 4 ans que Cécile Bruckert y travaille, « l’aboutissement d’un lourd processus », dira-t-elle. L’investissement est de 21.000 euros à l’année par groupe de 20 jeunes, pour l’école de musique. On avoisine donc les 80.000 euros, financé au trois-quarts par la Direction des Affaires Culturelles de l’Etat, et un quart par le conseil départemental. Une petite participation est demandée aux familles qui le peuvent.

Il n’y a pas eu de sélection cette année, nous confie le principal, « nous avons pris tous les élèves volontaires et reçu leurs parents, ce qui sous-entend qu’ils ont généralement un bon niveau scolaire. Les écoles primaires du quartier font remplir en amont, un bulletin d’inscription. L’information circule, nous aurons sans doute à effectuer une sélection l’année prochaine. »

Et il est fort probable que le petit concert proposé de la part des jeunes musiciens avant les vacances de Noël dans l’enceinte du collège ait créé quelque engouement.

Anne Perzo-Lafond

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