En arrivant sur place, des restes de pneus calcinés, et des gendarmes présents pour libérer l’entrée. De l’autre côté du cordon, du personnel pénitentiaire, en tenue pour certains, et de la musique montée au max : « Depuis que nous avons commencé le mouvement, c’est la première fois que cela prend ces proportions. Nous voulons juste manifester notre colère au gouvernement qui doit prendre des mesures pour notre sécurité. Ce qui c’est passé en métropole a bien failli arriver ici il y a 3 mois. Un détenu radicalisé a menacé avec une lame de rasoir, et a mis le feu à sa cellule, nécessitant l’intervention des pompiers. »
Ils expliquent que ce matin, alors qu’ils sont en service, ils comptaient débrayer quelques heures avant de reprendre le travail, en ne bloquant pas totalement l’entrée, « nous avions monté un barrage filtrant, nous voulions reprendre le travail à 8 heures ». En constatant la présence des gendarmes, la tension est montée, « ils nous ont gazés, et l’un des nôtres a failli perdre son œil, il est aux urgences. » Cinq syndicats ont répondu au mouvement national, FO pénitentiaire, CGT pénitentiaire, CFDT, UFAP et CFTC.
Le général Philippe Leclercq, commandant de la gendarmerie de Mayotte, revient sur les faits : « Alors que des débrayages de courtes durées sont observés par le personnel pénitentiaire de la prison tous les mardis, cette fois, il avait été annoncé un durcissement du mouvement la veille. Nous avons donc installé un dispositif dissuasif à la demande du préfet, pour garantir notamment les extractions de prisonniers vers le tribunal. Mais le personnel gréviste a tenté de monter un barrage, notamment avec des pneus enflammés, et s’est interposé. Nous avons donc fait usage d’un tir de grenade lacrymogène et d’un diffuseur de gaz lacrymogène. Je n’ai pas eu connaissance d’un blessé recensé. »
Les gardiens qui étaient encore à l’extérieur du centre pénitentiaire à 10h, ont annoncé vouloir prendre contact avec le directeur adjoint.
A.P-L.