« Ce que nous voulons avant tout, c’est le respect de la direction envers les salariés. Nous nous rencontrons chaque mois, mais aucune suite n’est donnée à nos revendications, notamment sur les montées en compétences de salariés locaux. On nous explique que des adjoints sont nommés pour remplacer le responsable lors de son départ, mais ce n’est jamais concrétisé, on voit toujours arriver quelqu’un de l’extérieur », nous explique Anli, délégué CFDT du personnel à la Sogéa.
Même son de cloche du côté de la Société Mahoraise des Eaux (SMAE), avec Kamardine, délégué CFDT : « Ce sont les détachés depuis la métropole qui pèsent sur la masse salariale. Nous demandons que des contrats locaux passent en contrats mixtes, pour pouvoir cotiser et bénéficier d’une retraite de métropole comme eux, mais seuls deux l’ont été. »
En réponse à notre question sur les formations mise en place pour accéder à des postes à responsabilité, Anli répond que « les formations proposées ne sont pas adaptées aux postes qu’on occupe, nous n’avons pas de perspectives d’évolution. Au contraire, nous sommes cantonnés au rôle de formateurs des personnes qui arrivent de l’extérieur. »
S’ils ont décidé de se mettre en grève, c’est en réaction au manque de respect dont ils jugent être l’objet, « surtout de la part du directeur administratif et financier, il ne nous respecte pas dans sa façon de communiquer », estime Anli. Les deux syndicalistes reprochent un manque de considération générale, « lorsqu’il y a eu la cérémonie des vœux, seuls les cadres étaient invités, pas les autres salariés ».
En espérant le sourire de Moro Lisa
L’autre revendication est salariale, « est-ce normal qu’un salarié de 42 ans au bout de 20 ans dans le service, soit payé 1.300 euros brut ?! » Ce vendredi une rencontre s’est tenue de 9h à 15h avec le directeur de la SOGEA, Francis Marquet, et son homologue à la SMAE, Jean-Michel Renon. Ces derniers ont proposé une augmentation de salaires de 1,2%, « ce qui correspond à une hausse de 15 à 25 euros en fonction des salaires. Nous demandons une hausse de 250 euros », déclarent les grévistes.
Ils estiment aussi que les revendications sont entravées par une mésentente avec l’autre syndicat, FO, minoritaire chez Sogea, qui n’a pas appelé à la grève. Ils évaluent à 200 le nombre de grévistes, sur les 300 salariés des deux entités, « 137 chez Sogea, 167 à la SMAE. » Autre société du groupe Vinci, la SMTPC n’est pas concernée par le mouvement.
Nous avons contacté Jean-Michel Renon, qui ne souhaite pas s’exprimer dans la presse sur ce conflit, « je préfère réserver mes propos pour des échanges avec les salariés sur les problèmes qui dépendent de ma partie à la SMAE, ma porte est grande ouverte. »
Les deux sociétés, notamment la SMAE, étaient ouvertes au public ce lundi, mais les grévistes envisagent de muscler l’action « si nous ne sommes pas entendus. » Ils demandent à voir le directeur régional de Vinci, Moro Lisa, « il vient mercredi, nous espérons le rencontrer. »
Anne Perzo-Lafond