29.8 C
Mamoudzou

Un partenariat entre la BFC et l'Adie au bénéfice des entreprises

Un nouveau partenariat entre la banque BFC et l'Adie devrait donner un nouveau souffle aux entrepreneurs de Mayotte. Une bonne nouvelle alors que beaucoup doivent remonter la pente après les semaines de grève.

L’Adie, association nationale habilitée à emprunter aux banques pour redistribuer des micro-crédits aux entrepreneurs, développe son activité à Mayotte.
Depuis l’année dernière, ses micro-crédits sont passés d’un plafond de 10 000€ à un plafond de 15 000€, à Mayotte uniquement. En outre, l’association peut mettre à disposition des entrepreneurs des prêts d’honneur (à taux zéro) de 3000€, un plafond appelé à monter à 5000€. « En 20 ans, l’Adie c’est 50 millions d’euros injectés dans l’économie locale et 10 000 emplois créés » à Mayotte, souligne le directeur Emmanuel Legras. Chaque année, plus de 1000 entrepreneurs sont soutenus par l’Adie à Mayotte.
Avec un taux de remboursement de 99,6%, l’Adie peut revendiquer une solidité et des résultats appréciables. 90% des entrepreneurs qui en bénéficient sont sous le seuil de pauvreté quand ils présentent leur projet, et ne sont plus que 40% après trois ans.
Le groupe Société générale, actionnaire de la BFC, est quant à lui partenaire de l’Adie depuis 2006, totalisant 4,2 millions d’euros de ligne de crédit en outre-mer.
C’est donc sur des solides bases de confiance que les deux structures ont signé pour la première fois un partenariat à Mayotte. La BFC s’engage à ce titre à mettre à disposition de l’ADIE un total de 2,5 millions d’euros en 2018 « à titre expérimental ».
Pour la BFC, « Mayotte ouvre une voie pour l’ensemble du territoire » avec l’évolution de ce dispositif d’aide aux entreprises renforcé dans le 101e département.

L’Adie est à Mayotte depuis 20 ans

En effet, outre le microcrédit que la banque n’accorderait pas à tous les bénéficiaires de l’Adie, l’association propose aussi un accompagnement aux porteurs de projet, que ne font pas les banques. Un partenariat est aussi prochainement prévu avec le Vice-rectorat pour « former les entrepreneurs de demain ». L’idée part du constat que 40 000 nouveaux élèves arrivent à l’école chaque année, alors que l’activité économique ne crée que 1500 emplois par an. Il serait donc nécessaire de promouvoir la création d’entreprise.
Avec ce partenariat entre la banque et l’Adie, cette dernière bénéficiera donc d’un nouveau partenaire pour aider l’économie mahoraise. « Le hasard a voulu que cette signature tombe dans une période particulière » souligne le directeur de l’Adie, en référence à l’après-grève, synonyme de pente à remonter pour de nombreuses entreprises.
Un partenariat d’autant plus bienvenu donc, que l’Adie est partenaire aussi de la Maison des entreprises, initiatrice d’une plate-forme d’aide aux entreprises sinistrée par la grève. Ces nouveaux fonds disponibles peuvent donc « donner du souffle » à ces dernières.
Quant à la BFC, cette initiative lui offre un joli coup de projecteur, à bon compte… en banque.
Y.D.

Partagez l'article:

Les plus lus

Articles similaires
Similaire

Santé bucco-dentaire : moins de 3 dentistes pour 100 000 habitants à Mayotte

Il faut bien du courage aux Mahorais qui ont des problèmes dentaires pour se faire soigner sur le territoire. Les dentistes libéraux ne sont plus que 9 pour les 321 000 habitants recensés sur l’île au 1er janvier 2024. Nous faisons le point sur la situation avec Thierry Arulnayagam, le représentant URPS bénévole des dentistes de Mayotte et conseiller ordinal régional des chirurgiens-dentistes

CSSM : les raisons d’un trou d’air de 12 ans sans cotisations sociales pour les indépendants

Ils sont 3.000 de déclarés sur l’île, et n’ont pas pu cotiser, notamment pour leur retraite jusqu’à présent. La raison ? Le décret destiné à appliquer l’ordonnance de 2011 n’a jamais été pris

La Préfecture lève un pan du voile de sa réponse « eau potable », pour lutter contre le choléra

La Préfecture de Mayotte, l’ARS, les Eaux de Mayotte, les communes, et la société Mahoraise des Eaux annoncent un "plan d’action visant à améliorer l’accès à l’eau potable", notamment pour des zones "à haut risque"

Mieux éduquer les ados à la vie affective pour améliorer leur protection, et celle de la société  

Au cœur des enjeux des jeunes enfants, la précarité affective. Parce que ceux qui sont victimes de violences, sexuelles ou autre, ne le verbalisent pas ainsi en raison d’un entourage déficient, des actions sont menées. C’est dans ce cadre que se tenaient ce week-end les 2ème "Débats jeunes de Mayotte" organisés par l'association Haki  Za Wanatsa et le Collectif CIDE
WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com