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ARS Mayotte, CMU : Les premières annonces d’Edouard Philippe pour Mayotte

Le premier ministre Edouard Philippe s’est exprimé personnellement pour donner, dans un point d'étape, le cadre général du Plan de rattrapage issu de la rencontre avec les élus de Mayotte. Si on note une réelle prise de conscience, plusieurs points devront être défendus par la suite avec la mission d’appui du préfet. Et notamment, le calendrier.

La rencontre entre le premier ministre et les élus aura été plus longue que prévue ce 19 avril, puisque c’est une heure plus tard que sur son agenda, à 12h30 heure de métropole, que Edouard Philippe faisait son point. (Lire Déclaration de M. Edouard Philippe, Premier ministre – Réunion de travail interministérielle avec les parlementaires de Mayotte – 19.04.2018)

Qu’il a logiquement débuté par les mesures relatives à la sécurité, et à la lutte contre l’immigration clandestine, à l’origine de la mobilisation sociale. Si le mot « fermeté » est apposé à la mise en place du Plan de sécurisation des établissements et des transports scolaires, il ne l’est pas sur la lutte contre l’immigration clandestine, et pour cause, les opérations sont bloquées par la position de l’Union des Comores. Edouard Philippe a indiqué un « renforcement des actions de lutte » et la « poursuite des actions diplomatiques ». Une rencontre est au programme de la journée, entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays, et les élus de Mayotte devaient d’ailleurs déjeuner ce jeudi avec leurs homologues de La Réunion.

Sur les mesures engageant l’Etat pour l’avenir, on peut dire tout d’abord, que la volonté d’autonomie de la population a été entendue. Il y aura une ARS Mayotte et un rectorat de plein exercice, même Pôle emploi va « renforcer » sa structure ici. Une autonomie qu’il faut espérer accompagnée par des moyens, mais cela devrait être précisé dans la suite du programme de la délégation qui revient à Mayotte, le docteur Emery s’étant engagé en matière de santé, à la réhabilitation de la dépense par habitant du Fonds d’Intervention Régional.

Contournement de Mamoudzou

Photo de famille à l’issue de la rencontre (Capture d’écran Mayotte la 1ère)

Au plan de rattrapage, le premier ministre inscrivait la Sécurité, que la population considère comme un dû découlant de la compétence régalienne, ainsi que, plus logiquement, l’Éducation, la Santé, le Logement et les Infrastructures. La mission d’appui du préfet va finaliser d’ici mi-mai ces axes.

Quelques mesures sont détaillées, certaines étaient très attendues : La préfiguration de la mise en place de la CMU (protection complémentaire santé gratuite), l’apport de moyens de fonctionnement et d’investissement pour le CHM, l’accélération de construction de salles de classes, surtout dans le primaire, « mais nous partons de loin », l’Etat va accompagner la mise en place de transport en commun en site propre en Grande Terre et le contournement de Mamoudzou, quant à la piste longue, elle n’est pas évoquée, seulement « une concertation sur les capacités de développement de l’aéroport Mayotte », et la sécurisation de la piste. Ce dernier point n’est pas une avancée, mais une contrainte qui doit répondre aux exigences européennes. La concurrence sera « favorisée », pour faire baisser les prix des billets d’avion.

« Décider, c’est bien, mettre en œuvre, c’est mieux »

Le premier ministre et la ministre des outre-mer lors de la rencontre avec les élus

D’autres aménagements seront inscrits au Plan de développement, « en s’appuyant sur le Schéma d’Aménagement régional »… qui n’est toujours pas écrit par le Département. Justement sur ce sujet, un appui d’ingénierie aux collectivités est acté, « Décider c’est bien, mette en œuvre, c’est beaucoup plus valorisant. »

Le dernier point, portait sur les relations avec les Comores, dont on attend des avancées avec les réunions du jour, « pour envisager un développement économique dans la région qui en a besoin ».

Pas d’ambiguïté sur le statut de Mayotte, qui reste inscrit à l’article 73 de la Constitution avait dit le premier ministre un peu plus tôt aux élus, « ce qui n’exclut pas des adaptations comme l’ont demandé justement les élus. »

Le premier ministre a renouvelé son écoute, sur « une crise qui est l’expression d’une profonde détresse, d’une réelle désespérance, mais aussi d’un attachement profond à la France. »

Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com

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