Une première réunion s’est tenue ce mardi entre les élus et la délégation interministérielle. En présence notamment du président du conseil départemental et du préfet Dominique Sorain. Il s’agissait à la fois « d’aborder des sujets d’ordre général », comme nous le rapporte Issa Issa Abdou, le 4ème vice-président du Département chargé de l’Action social et de la santé, et de commencer « remplir la feuille blanche des axes de développement de Mayotte ».
Comme base de travail, le président du conseil départemental a sorti son Projet de territoire, avec des chantiers prioritaires déjà déclinés, tels que le Plan numérique, le toilettage institutionnel, les orientations économiques, etc. Sur ce point, le vice-président Ben Issa Ousseni a évoqué les difficultés actuelles des entreprises, que le conseil départemental épaule dans un dispositif général mené avec l’Etat, « nous devrions voter rapidement un rapport dans ce sens », indique Issa Abdou.
Plusieurs points supplémentaires vont abonder ce Projet de territoire, et entreront dans le débat, « c’est le cas de l’application du Code de la Santé, de la maternité en zone internationale, de l’Aide médicale d’Etat, de la CMU-C, etc. », des mesures qui sont également inscrites à la Plateforme de revendications des Collectif-Intersyndicale. « Gregory Emery, délégué sur les sujets de santé, a mandat du ministère de la solidarité et de la santé pour négocier, ça engage la ministre », se félicite Issa Abdou.
La carte de l’hôpital de Petite Terre déjà jouée
Sur le plan éminemment important de la petite enfance et des mineurs isolés, un travail sera mené la semaine prochaine en collaboration avec Sylvie Especier, sous-préfète membre de la délégation, qui fut en charge de la cohésion sociale et la jeunesse à Mayotte.
Mais si l’élu perçoit une vraie volonté d’avancer, « notamment de la part d’un préfet à la hauteur de la situation », il reste méfiant : « En terme d’investissement, on entend parler de l’hôpital de Petite Terre ou de l’agrandissement du CHM en Grande Terre, mais ce sont des acquis, validés depuis longtemps. » Pour mémoire, la 1ère pierre de l’hôpital de Petite Terre a été posée par… Manuel Valls, alors premier ministre, le 13 juin 2015. Alors que prés de 3 ans plus tard, la structure est toujours annoncée comme un investissement en cours.
Idem sur les 120 millions d’euros des PMI (Etablissements de Protection Maternelle Infantile) : « La ministre nous avait reproché de ne rien avoir fait sortir de terre, alors que pas un centime n’a encore été versé. De plus, le protocole signé indique que la somme sera versée en une seul fois, alors que la loi de Finances propose de le payer en 3 fois ! »
En conclusion, si l’élu est optimiste sur l’écoute, « avec des interlocuteurs sérieux », il se dit inquiet sur les investissements engagés, « nous exigerons des résultats ».
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com