25.8 C
Mamoudzou
vendredi 17 janvier 2025

Fermeture de l’hôtel Trévani en raison du mouvement social

Une fermeture forcée
Une fermeture forcée

Situé stratégiquement entre Mamoudzou et le port de Longoni, l’hôtel Trévani est habituellement rempli à 70% selon l’un de ses gérants, Tanchiki Maore. Mais en cette période où tout ce qui est stratégique est visé, il se retrouve pris en sandwich entre deux barrages : le totalement hermétique de Longoni, et le très défendu de Koungou.

« Avant qu’éclate la crise, nous avions fait le plein, beaucoup de médecins étaient en mission de vaccination ici. Mais ils ont préféré depuis se rabattre sur le Maharadja ou le Caribou en accès libre à Mamoudzou, rapporte Tanchiki Maore, seules 6 chambres étaient réservées sur les 30 de l’établissement, par des agents de Electricité de Mayotte ».

Mais les difficultés d’approvisionnement ont eu raison de l’organisation et ce dimanche de Pâques, il a du fermer l’établissement, « sinon, j’aggrave le déficit, je suis déjà à 74.000 euros de pertes. J’ai réuni mes 36 salariés pour leur demander de repartir chez eux, et leur expliquer que leurs salaires de mars ne seront pas payés ».

Une jeunesse influençable

Il appelle les leaders de la manifestation à la raison : « Tout le monde a foncé pour ce mouvement qui demandait plus de sécurité. Et maintenant, les gendarmes sont là, nous devons laisser l’Etat faire son travail, on ne peut pas étouffer l’économie ».

La situation est d’autant plus préoccupante qu’à la précarité de ses salariés s’ajoute l’impossibilité d’accompagner les jeunes de sa commune, un rôle social dans lequel il est particulièrement actif. Il est venu l’expliquer aux « barragistes » de Koungou : « Sans revenus, je ne peux plus aider les clubs de sport de la commune. Or, ici, la jeunesse est très nombreuse et très fragile, influençable notamment par les grévistes. Or, quand ils n’ont plus besoin d’eux, ils les délaissent. Comme on ne peut pas compter sur les élus pour les gérer, nous les occupons 24h sur 24. Nous sommes en train de perdre tout le bénéficie de ce travail… »

Pour surveiller l’établissement, il va loger sur place le temps que le conflit se termine.

La fermeture du portail empêche tout accès à la plage pour les habitants.

Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com

Partagez l'article:

Société

NEWSLETTER

Recevez gratuitement les articles

du Journal De Mayotte

Nous ne vous enverrons jamais de spam ni ne partagerons votre adresse électronique.
Consultez notre [link]politique de confidentialité[/link].

Les plus lus

Articles similaires
Similaire

Des bandes venues en force pour agresser et saccager à Passamainty

S’il y a eu une arrestation d’une dizaine de jeunes, ils sont plus d’une cinquantaine à avoir terrorisé la population et blessé des policiers ces trois derniers jours. Des agressions qui continuent ce jeudi.

La Ville de Mamoudzou ouvre une enquête en ligne pour évaluer les dégâts du cyclone

Une enquête en ligne a été ouvert par la Mairie de Mamoudzou pour recenser les dommages causés par le passage du cyclone Chido le 14 décembre dernier. 

Le Sénat vote un budget des Outre-mer en hausse « pour Mayotte et la Nouvelle Calédonie »

Ce n’est qu’une petite partie de l’enveloppe globale dédiée aux Outre-mer qui a été revalorisée, la Mission Outre-mer se monte désormais à 3 milliards d’euros.

Rentrée : Bibliothèques Sans Frontières achemine près de 2 tonnes de fournitures scolaires à Mayotte

Des cahiers, des cartables, des dictionnaires... la mobilisation de BSF, de Cultura, de Stabilo International et d'Hachette permettra de doter environ 1.000 élèves. Une action menée avec le rectorat.
WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com