Levée le temps du week-end, la manifestation a fait son retour ce mardi à Mamoudzou. Peu satisfaits des engagements de la Ville, les manifestants, principalement des habitants de Passamainty et de M’Tsapéré sont revenus interpeller les élus locaux.
Dans un communiqué (lire : COLLECTIF_MDZ ENSECURITE , le Collectif Mamoudzou en sécurité, structure locale indépendante des collectifs territoriaux qui tiennent les barrages, présente ses doléances et des pistes de travail.
« On a fait ce communiqué parceque les mesures du collectif nous semblent légitimes. Ce sont des choses qui doivent être faites rapidement, comme un arrêté interdisant la circulation des mineurs à la nuit tombée ou les vendeurs à la sauvette sur les trottoirs » explique Elyassir Manroufou, porte parole de ce collectif.
« On demande à la Ville des éléments démontrant les moyens mis en place, mais depuis c’est la sourde oreille, on n’a pas eu de suites » déplore-t-il. « On a envoyé nos doléances au maire et demandé un retour. On a aussi déposé une liste de lieux squattés. Par exemple à M’Tsapéré, une zone a été élaguée et on a découvert qu’il y avait des logements, on veut des actes. »
La mairie de son côté se dit « en contact » avec les manifestants et précise qu’elle communiquera « mais pas tout de suite. »
Face aux violences urbaines de la semaine dernière et à ces squats, « des collectifs se créent dans tous les quartiers de M’Tsapéré et Passamaïnty, on est le noyau dur de ces collectifs. Demain à 8 heures on a une réunion ici (devant la mairie) avec les représentants de ces collectifs. »
« Voter est un droit »
Un « noyau dur » donc mais qui se revendique comme modéré. « Ce n’est pas une chasse aux étrangers » tient à préciser Elyassir Manroufou. « On veut juste que toutes les personnes qui vivent dans cette ville participent à la vie en collectivité. La violence et la délinquance concernent tout le monde, qu’on soit en situation régulière ou pas. De même on ne demande pas forcément la disparition des vendeurs à la sauvette, mais au moins que ça soit régulé et pas sur les trottoirs, qu’on puisse circuler. »
S’il est solidaire du mouvement départemental, Elyassir s’en distingue par le choix du mode d’action. « Il y a des divergences. On ne bloquera jamais les élections par exemple. C’est un droit, on a besoin d’un député. On ne nous empêche pas de manifester, alors qu’on n’empêche pas les gens de voter ! »
Une volonté d’apaisement qui tranche avec les témoignages qui se multiplient de piétons bloqués aux barrages et d’ambulanciers contraints de déplacer eux-même le tronc qui leur barre la route. « On n’est pas d’accord que des barrages empêchent les piétons de passer et entravent la liberté des uns et des autres. Les tensions augmentent et on craint des affrontements. Il faut que ça reste bon enfant. »
Y.D.