Si les habitants devaient patienter 10 minutes au barrage de Koungou avant de pouvoir se rendre dans le village, aucun n’était empêché d’aller voter. Le bureau de Koungou-bibliothèque était grand ouvert, « nous n’avons connu aucune perturbation, mais il y en a eu ailleurs », déclare le responsable de ce bureau qui sert de référence dans le calcul des estimations. Et à 10h, 36 citoyens avaient déposé leur bulletin dans l’urne sur 597 inscrits, « c’est beaucoup moins que d’habitude à la même heure », lance une de ses assesseurs.
Autour, ça palabre. Avec un fort besoin de s’exprimer : « Je lui allé voter car c’est mon devoir de citoyen », nous explique Ibrahim, approuvé par son voisin. Pour Ahmed, qui entre dans le bureau de vote, puisque l’élection se tient, il faut voter : « Je soutiens le mouvement sur le fond. Mais les candidats auraient dû se retirer. Puisqu’ils se présentent, je veux pouvoir choisir celui qui me représentera en tant que député ». Et sur la forme du mouvement, il condamne : « On est tous bloqué à Koungou. Dans le nord ils sont approvisionnés depuis Longoni sans problème, Mamoudzou aussi en faisant le détour, mais les jeunes ici commencent à râler qu’on soit les seuls à être isolés. »
Certains bureaux ont ouvert à 8h, d’autres beaucoup plus tard, comme l’explique la préfecture de Mayotte : « Nous avons du faire face à des poses de cadenas et à divers incidents dans 4 communes, à Acoua, Mtsamboro, Bandraboua et Koungou. Mais à 10h15, tous les bureaux étaient ouverts, c’est à dire à peine un quart d’heure plus tard que pour les autres élections. » Sept communes sont concernées par cette législative partielle.
Et pour acheminer le matériel électoral, il a fallu déployer des trésors d’imagination, rapporte un agent de la mairie : « Les urnes sont arrivées en barque Yamaha, quant aux enveloppes et aux bulletins, il a fallu les transporter en sac à dos en passant par les hauteurs. »
Il n’y a pas d’estimation sur la participation à midi, « car ce n’est pas une élection nationale, elle n’est que partielle », indique la préfecture, qui confirme par ailleurs qu’il n’existe pas de taux minimum de participation pour une élection législative.
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com