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Annonce d'un consensus entre élus et leaders, mais pas de levée immédiate des barrages

Saïd Kambi
Saïd Kambi

Tout d’abord, au regard des revirements post rencontre ministérielle, considérons que rien n’est encore totalement figé.

A 9h pétantes, les maires, le député Mansour Kamardine, et le président du conseil départemental Soibahadine Ramadani, étaient présents au SIDEVAM de Dzoumogné pour échanger avec les leaders de la mobilisation contre l’insécurité du territoire. Ils n’en repartiront que 10h plus tard.

L’objectif était d’adopter une position commune pour entamer le travail avec la mission qui avait été installée par Annick Girardin. Pas facile, les élus restant encore sur l’amertume d’un revirement après les échanges avec Anncik Girardin : « Quand la ministre leur a demandé mardi soir si les barrages allaient être levés, les leaders ont répondu ‘oui’. Et le lendemain, quand je me suis réveillé, j’entends que la grève continue. Il faut qu’on soit honnêtes », rapporte Mouslim Abdourahaman, le maire de Bouéni.

Enfermés dans les locaux du SIDEVAM, tous les protagonistes ont déjeuné sur place, et ont essayé d’accorder leurs violons ou leurs dzendzés. Ce ne fut pas facile, et plusieurs désespéraient encore vers la fin de la journée.

« Chiche ! »

Mouslim Abdourahaman, maire de Bouéni
Mouslim Abdourahaman, maire de Bouéni

Finalement, un communiqué conjoint « Elus-intersyndicale-collectif » était rédigé, nous apprend Saïd Kambi, un des leaders « historiques ».

Le premier point porte sur la confiance : « On a dit ‘chiche’, on donne un mois au gouvernement pour mettre en place les mesures sécuritaires, mais aussi lancer celles qui correspondent au développement de Mayotte. Donc rendez-vous le 15 avril. »

Le 2ème porte sur les élections : « Elles ne peuvent décemment pas se tenir en raison du contexte d’impréparation. On demande qu’elles soient reportées pour que la sérénité revienne ».

Et le 3ème est tout aussi important, puisqu’il conditionnerait la suspension des barrages : « Les élus doivent rédiger un courrier qui demande au gouvernement de nommer un émissaire engagé pour poursuivre les travaux. Nous n’acceptons pas d’anciens préfets qui ont participé à l’état dans lequel se trouve le territoire. Nous n’avons pas de problème avec le préfet actuel qui, dès son arrivée, a commencé à faire le travail (Gendarmes sur l’ilot Mtsamboro, ndlr). Dès l’arrivée de cet émissaire, nous lèverons les barrages. » D’autres évoquent la rencontre avec la base ce samedi matin pour lever ensuite les barrages.

Un engagement écrit

Quelques points seront reprécisés, nous explique Mouslim Abdourahaman, « les leaders avaient demandé que les détenteurs de titres de séjour puissent circuler sur la totalité du territoire français, il faut y ajouter les détenteurs de visas. »

Dans un communiqué à la teneur quelque peu différente, puisque n’intégrant pas toutes ces conditions, le député Mansour Kamardine appelle également les autorités nationales « à produire la lettre d’engagement de la Ministre des Outre-mer reprenant l’ensemble de décisions annoncées mardi dernier, et à intégrer dans les travaux de la mission les études d’évaluation et de planification des mesures produites par la coordination intersyndicale, les associations de citoyens et les élus à travers sa plateforme d’union ».

Le maire de Tsingoni, Mohamed Bacar, nous confirme cet accord global et en 3 points, en indiquant qu’un communiqué officiel sera publié demain et que les élus doivent rencontrer le préfet à 11h pour discuter des deux derniers axes.

Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com

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