A Mayotte on a l’habitude de dire que la sécurité, « c’est l’affaire de tous ». Mais l’immigration clandestine aussi. Il en va de la crédibilité des revendications portées.
Au sujet de la situation à Mayotte, les sénateurs Thani Mohamed-Soilihi et Abdallah Hassani expliquent dans un communiqué de presse, qu’ils avaient adressé dès le 24 janvier un courrier au ministre de l’Education Nationale « pour lui demander une réaction ferme à l’encontre des auteurs des violences au lycée de Kahani », et qu’ils ont multiplié « les démarches et rencontres pour qu’au plus haut niveau de l’Etat, la situation difficile que traverse l’île soit rapidement prise en compte ».
La Garde des Sceaux avait annoncé en retour la mise en place d’un Centre Educatif Renforcé fin 2018, et le Directeur Général de la Gendarmerie Nationale avait confirmé la création prochaine d’une Brigade de prévention de la délinquance juvénile à Mayotte, opérationnelle dès cet été.
Le beurre et l’argent du beurre
Si le premier ministre est sorti de son silence ce jeudi 8 mars, c’est à la suite de leur question relative à la situation de Mayotte, inscrite pour cette première séance de reprise des travaux du Sénat de questions d’actualité au Gouvernement, interrompus depuis le 26 février.
Une réponse qui « n’est malheureusement pas à la hauteur des attentes de la population », déplorent les sénateurs de Mayotte, qui « vont continuer d’œuvrer auprès du Gouvernement dans l’intérêt du Département. »
Mais ils appellent chacun à assumer ses responsabilités sur le territoire, pour :
– mettre fin à la délivrance pléthorique aux clandestins de centaines de certificats d’hébergement, afin de faciliter leurs démarches administratives
– éradiquer les trop nombreuses reconnaissances de paternité illicites d’enfants de clandestins, moyennant rémunération
– cesser d’héberger et de faire travailler les personnes en situation irrégulière, actes constitutifs de délits pénaux
– lutter contre les habitats insalubres et indignes.
« C’est la conjugaison des efforts de tous, Etat, collectivités, élus, citoyens, qui sera seule efficace pour combattre l’insécurité et l’immigration clandestine qui gangrènent ce département. » Comme le prêchent d’ailleurs les organisateurs de la manifestation dans leurs 50 mesures présentées ce vendredi à la presse.
Changer de gouvernance
Les parlementaires forment également le vœu de voir les personnalités politiques de tous bords, « qui se sont récemment émues de la situation de Mayotte, érigée en Département depuis avril 2011, continuer à soutenir cette cause. »
Ils adressent à ce titre un message particulier à leurs collègues et voisins réunionnais, auxquels ils demandent d’ores et déjà leur soutien pour les combats suivants, « tenant tout autant à cœur aux Mahorais : la création d’une Agence Régionale de Santé à Mayotte, la transformation du rectorat et de l’université en établissements de plein exercice, l’autonomie du pôle emploi Mayotte, mettre fin à la chambre détachée à Mamoudzou de la cour d’appel de Saint-Denis, pour installer une cour d’appel de plein exercice à Mayotte. Structurants, ces projets contribueront à l’épanouissement des Mahorais. »
« Abdallah Hassani et Thani Mohamed-Soilihi repartent sans désemparer au combat pour conduire le Gouvernement à assurer à Mayotte l’effectivité de ses compétences régaliennes de lutte contre l’insécurité et contre l’immigration clandestine. »
A.P-L.
Lejournaldemayotte.com