Avec la prise de parole de la ministre des Outre-mer annonçant « d’autres types de mesures » prises avec le ministre de l’Intérieur et qui devaient être annoncées « dans les heures qui viennent », doublé d’une implication forte de la population dans la manifestation de la journée morte ce mercredi, on pouvait s’attendre à du nouveau.
Pour l’instant, tout ce que les habitants ont à se mettre sous la dent, c’est une sécurisation de la rentrée scolaire, « avec 3 escadrons de gendarmerie, des surveillants de l’Education nationale et des réservistes », annoncés à l’issue du conseil des ministres de ce mercredi 7 mars. Et le Plan de sécurisation des établissements et transports scolaires.
En ce qui concerne les élections, et comme on pouvait s’y attendre, elles se tiendront, mairies ouvertes ou pas : « Même si les 17 maires refusent d’organiser l’élection, l’Etat pourvoira au fait que nous puissions organiser matériellement et opérationnellement le scrutin », indiquait le porte-parole du gouvernement.
Pas « d’huile sur le feu », mais pas de propositions non plus
Pas de changement en matière de venue de la ministre des Outre-mer, « très prochainement », mais pas avant les élections, « pour ouvrir avec l’ensemble des élus, des administrations et du monde économique et des responsables socio-professionnels une conférence sur l’avenir de Mayotte. »
Fait nouveau, les journalistes nationaux ont interrogé le porte-parole sur la situation à Mayotte, et notamment sur une éventuelle réforme du droit du sol ? « Ma réaction est simple : au regard de la situation dramatique, mais pas nouvelle, que connait Mayotte il est inutile d’ajouter de l’irresponsabilité politique à une situation qui localement est déjà très tendue. Nous n’agitons pas les peurs. Nous ne mettons pas de l’huile sur le feu pour des raisons strictement politiques. C’est une question de responsabilité politique et de sens de l’Etat », en visant les propos du président des LR Laurent Wauquiez.
La ministre avait évoqué qu’une conférence sur l’avenir de Mayotte se tiendra à l’issue des Assises.
Durcissement sans débordements
De son côté, le Collectif et l’intersyndicale à l’origine de l’organisation de la manifestation se remettent de cette folle journée, en restant positifs : « Ça a fait bouger les lignes à Paris. Nous voulions être entendus, et nous constatons que des débats sont lancés à l’Assemblée nationale et au Sénat. Une commission d’études a été annoncée pour définir les besoins de Mayotte, mais nous les avons, nous mettons une dernière touche au document que nous allons proposer », indique Silahi Foumo. Ce ne sera ni celui des élus, ni celui des Medef, mais une nouvelle proposition.
Quant à la suite des actions, certains craignaient que cela dégénère ce jeudi : « Nous allons recadrer les propos malencontreux qui ont été tenus sur certains barrages, pour ne pas que ça dégénère, mais nous les reconduisons dans la même configuration que mardi. Nous évoluerons la semaine prochaine vers des blocages plus massifs vers le nord, vers Mamoudzou. » Les accès au port de Longoni seront bloqués « dans la même configuration que mardi », c’est à dire avant le rond point sur la route nationale en venant de Mamoudzou.
« Demain, nous serons en attente des réactions de Paris, et si rien ne se passe, nous durcirons le mouvement. »
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com