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Autoportraits : Dalila Shadhia Soibahadine et Halima Toilibou Pinchon prônent le partage culturel

Photo Dalila parchemin 1Dalila Shadhia SOIBAHADINE a 33 ans, mariée 2 enfants, elle est originaire de Sada.

« Ma scolarité en primaire commence par un redoublement au profit d’une camarade de classe plus âgée que moi…
Et en 1999, je suis contrainte de quitter Mayotte pour un problème de santé.
Ainsi, je m’installe à la Réunion.

Les années suivantes furent rythmées par mon état de santé alliant médecine occidentale et médecine traditionnelle !
A la Réunion J’ai été hébergée par ma grande sœur et ma mère devant gérer les deux espaces ; elle faisait les va et vient entre Mayotte et la Réunion. J’ai aussi appris à accepter ses absences jusqu’au jour où elle a décidé de réunir toute la famille à la Réunion.
Les traitements médicaux et traditionnels ont fait partis de mon adolescence. Je m’en rappelle comme si c’était hier : suivre les cours fut un parcours du combattant mais discrètement au collège comme au lycée j’ai gagné la bataille et « j’en suis fière » !
En 2005, j’ai obtenu mon baccalauréat au lycée Sarda Garriga, un des meilleurs lycées de l’académie.
J’ai obtenu un diplôme universitaire dans le domaine des assurances et je suis depuis 2010 chargée de clientèle auprès d’un cabinet de courtage.

Je tenais à partager ceci : les 19 ans passés à la Réunion me renvoient à mon éducation. Ma mère âgée aujourd’hui de 63 ans, nous faisait réciter nos leçons sans comprendre ce qui était écrit puisqu’elle ne sait ni lire ni écrire. Une phrase d’elle reste gravée « zen z’élève lève toi » j’en ris à chaque fois que j’y pense… Malgré ces difficultés et cette barrière de la langue ma mère a toujours été présente. Photo Dalila parchemin 2
Elle a su combler le manque d’une présence paternelle, elle nous a accompagné et nous a soutenu.
C’est à travers des histoires que ma mère nous racontait ce qu’elle avait vécu, l’ancien temps à Mayotte… Elle nous a inculqué des valeurs et l’importance d’acquérir des connaissances.
Ma mère a su nous donner un équilibre qui m’a permis de grandir et me construire avec deux cultures.

Je suis Saint-Andréenne et depuis 2014, je suis conseillère municipale en charge du développement fraternel.
Je suis contre l’enfermement communautaire et je prône le partage culturel ! Saint André incarne la diversité culturelle et c’est enrichissement quotidien !
Certes j’ai vécu le rejet et le mépris de l’autre mais c’est une expérience que j’ai su transformer en une FORCE !
Je conseille aux jeunes de Mayotte et d’ailleurs de s’ouvrir au monde, de découvrir l’autre et de partager les savoirs !
Ma plus belle rencontre c’est celle d’une mère et son fils : la naissance de mon fils en 2015 !

Je suis originaire de Mayotte et réunionnaise : c’est aussi une belle rencontre culturelle !
Je suis fière d’être l’ambassadrice de Mayotte et de montrer à la femme mahoraise que cela est possible « être animée par plusieurs cultures et savoir sauvegarder la sienne ! »
Le bonheur pour moi c’est l’épanouissement de mes enfants et pouvoir concrétiser mes projets d’avenir. Aller au bout de ses rêves !
Ma devise : NIA MOJA MAWAFIKYANO OUDZA LOULOU … »

Dalila Shadhia SOIBAHADINE

Photo Halima parcheminHalima TOILIBOU PINCHON est mariée, 3 enfants, 27 ans, 22 ans et 18 ans, elle est originaire de Sada

« J’habite à la Réunion depuis 27 ans. Une Tamponnaise.
J’ai grandi dans une famille où la politique était présente, j’ai baigné dedans !
Je suis conseillère municipale à la mairie du Tampon en charge de l’’intégration.
Depuis 2007, je suis monitrice éducatrice à la Fondation Père Favron à Saint-Louis. Une expérience épanouissante et enrichissante !
Active, engagée et disponible, je suis adhérente dans l’association Nia Moja du Tampon. Une association où je joue mon rôle d’ambassadrice de Mayotte. Un moment qui me permet de valoriser et de faire découvrir ma culture.

Au quotidien, je milite pour l’intégration de toutes les cultures composant la Réunion y compris la culture mahoraise.
Mon combat est de faire tomber les préjugés et de favoriser un meilleur vivre ensemble à travers la connaissance de la culture de l’autre.
Ma force je la dois à mon père et à ma mère. Une mère que j’affectionne et que j’accompagne chaque jour….
Mon mari est mon soutien de chaque instant ! Mes enfants sont ma fierté ! Ils ont grandi dans un multiculturel qui les a construits, ils sont épanouis dans leur métissage.

Mon conseil pour toute femme mahoraise qui souhaite découvrir d’autres horizons : n’ayez pas peur de vivre votre rêve, croyez en vous, ayez un projet de vie……Ouvrez-vous à la culture de l’autre et faites partager la vôtre !
Si vous décidez de rester à l’extérieur : valorisez Mayotte !
Si vous souhaitez rentrez à Mayotte : repartez avec des connaissances !

Ma devise : Ne pas baisser les bras ! Garder le sourire ! »

Halima TOILIBOU PINCHON

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