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Petite Terre : la nouvelle usine de dessalement livrée fin janvier

Les travaux avancent à grand pas
Les travaux avancent à grand pas

Malgré une vue imprenable, le grutier n’a guère le temps d’admirer le paysage. Non loin de sa machine, un ouvrier est occupé à souder les centaines de mètres de tuyaux en plastique de 55mm d’épaisseur qui achemineront bientôt l’eau du platier jusqu’à la nouvelle usine. Et si les travaux doivent avancer vite, c’est qu’il y a un délai à respecter. L’Etat s’est en effet engagé à ce que l’extension de l’usine de dessalement soit livrée fin janvier. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’arrivée de ces nouvelles machines va changer beaucoup de choses.
Actuellement, les opérations de dessalement ont lieu dans une usine qui a 20 ans cette année. Son extension actuellement en construction utilisera logiquement une technologie plus moderne et moins complexe.

Aujourd’hui, cinq personnes travaillent dans l’usine actuelle, explique le responsable Idrisse Chakira. Il explique que l’installation est pour l’instant soumise aux marées. « A marée basse, on doit diminuer la production car les pompes n’arrivent pas à acheminer l’eau. A marée haute, les trois moteur sont en marche. Avec la nouvelle machine, on n’aura pas de problème de marée car on va puiser plus loin. » Aujourd’hui, l’usine est alimentée en eau de mer par deux drains de 250m de long. Les nouveaux tuyaux en cours d’assemblage plongeront dans une cuvette qui rendront l’installation indépendante des marées.

Un technologie de filtrage chère et complexe

Une fois puisée, l’eau est filtrée à travers du sable, puis dans un micro-filtre de 5 microns et enfin, soumise au processus dit d’ « osmose inverse », une technologie

Jean-Michel Renon, directeur de la SMAE
Jean-Michel Renon, directeur de la SMAE

« plus performante que l’évaporation » selon la SMAE, et qui consiste à séparer l’eau douce d’un concentrat d’eau plus salée. Le tout ponctué de divers traitements chimiques, pour stériliser l’eau de mer, puis pour protéger les filtres du chlore utilisé. En fin de parcours, l’usine rejette d’un côté à la mer le concentrat riche en sel, et d’un autre, envoie une eau parfaitement purifiée vers une cuve. Celle-ci est enrichie en minéraux pour la rendre potable. Le gros point noir de ce process, c’est la consommation énergétique de l’installation : 2,45kw d’électricité sont nécessaires à la production d’un mètre cube d’eau. En outre actuellement, pour chaque mètre cube d’eau de mer aspiré, seuls 40% en ressort potable.
La nouvelle installation permettra de porter la productivité à 50%. Mais l’eau ainsi produite restera chère. « Entre six fois et dix fois plus cher que l’eau issue de forages » informe Jean-Michel Renon, directeur de la SMAE. Pour l’heure, le prix de l’eau au robinet est mutualisé sur l’ensemble du territoire, dans un souci d’égalité, et il n’est pas prévu de répercuter sur le consommateur l’investissement de l’usine.

C’est pourquoi l’usine dont l’extension aura coûté 8,7 millions d’euros financés aux trois-quarts par l’Europe, ne tournera pas toujours à plein régime. « Elle ne tournera à plein que cinq mois dans l’année », estime encore le directeur. Le reste du temps, elle servira à apporter le complément quand l’eau approvisionnée depuis Grande-Terre ne suffira pas. Actuellement, les 2/3 de l’eau consommée en Petite-Terre provient de la retenue de Dzoumonié. « On jonglera entre la sécurité (de l’approvisionnement) et les coûts » conclut M. Renon. A terme, la capacité de production du complexe de dessalement permettra même d’envoyer chaque jour 2000 mètres cube d’eau vers Grande-Terre. Mais avec une consommation à l’échelle du département d’environ 35 000 mètres cube, ces aménagements ne doivent surtout pas dispenser d’économiser la ressource en eau. Sans quoi la facture pourrait vite grimper, et les démons de l’année dernière, resurgir.

Y.D.

Ces immenses tuyaux achemineront l'eau du fond du lagon jusqu'à l'usine.
Ces immenses tuyaux achemineront l’eau du fond du lagon jusqu’à l’usine.
Le schéma de fonctionnement de l'usine actuelle
Le schéma de fonctionnement de l’usine actuelle

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