Le bâtiment terne et sombre a pris un sacré coup de jeune et se rapproche de ce qu’on peut exiger d’une salle de spectacle : les murs se sont colorés, la scène s’est considérablement étendue, et s’est dotée d’une arrière scène avec sanitaires et loges climatisées. On y retrouve la grande salle polyvalente de spectacles qui pourra contenir plus de 300 places assises, le pôle vie, le pôle administratif et technique, et des extérieurs aménagés… où il ne manque que des poubelles.
L’investissement de 1,635 million d’euros aura mis du temps avant d’être inauguré, « et je présente les excuses de la municipalité aux habitants de M’gombani pour les années de travaux qui les ont importunés », lance Mohamed Majani, le maire de Mamoudzou, en référence aux aléas qu’a connu le projet de rénovation urbaine du quartier. La MJC en faisait partie, et a donc bénéficié d’un cofinancement Etat-Conseil départemental-commune.
Sous le Front populaire
Et la Maison des Jeunes et de la Culture n’a qu’à bien se tenir, car elle hérite d’un lourd et riche passé, comme l’expliquait Dominique Fossat, sous-préfet à la Cohésion sociale : « Les MJC ont été mises en place sous le Front populaire et s’appelaient ‘République des jeunes’ issues de la Résistance en 1944 ».
Mariame Saïd, la vice-présidente du Conseil départementale chargée de l’Education et de la Formation, invitait les jeunes à s’approprier la MJC, « faites la vivre, prenez des initiatives, mais n’y allez pas pour casser surtout ! » Elle disait n’avoir aucun doute sur les capacités de la municipalité « à la faire vivre ».
C’est le problème de la plupart de ces bâtiments dédiés à la jeunesse, mais qui restent pour certaines des coquilles vides. Ce ne sera pas le cas assure son directeur, Ali Anthoumani : « Nous travaillons actuellement sur le conventionnement, c’est à dire les contrats à signer avec certaines associations qui y mèneront des activités tout au long de l’année, et les autres qui n’auront que des actions ponctuelles ».
Allumer le feu…
Pour exemple, l’association Milatsika Emergence a signé pour 96.000 euros pour 4 concerts par an, qui comprend les prestations d’artistes venant de l’extérieur, la formation des jeunes pour créer une filière musique professionnelle.
Un bémol, la chaleur à l’intérieur de la salle dont les normes ADEME ne sont pas toujours compatibles avec l’énergie que dégagent les spots sur la scène et celle de 300 spectateurs massés au même endroit…
Ce vendredi soir, les spots s’allumaient un à un et les ingénieurs du son s’activaient pour 3 concerts donnés par Joe fils, par Kadavreski, en résidence à Mayotte avec les primaires de Majicavo Lamir et par Trio Ngazi.
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com