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Délinquance juvénile : « Pas de programmation d’un Centre éducatif pour 2018 », indique la Garde des Sceaux

Le sénateur Thani Mohamed Soilihi en Commission des Lois
Le sénateur Thani Mohamed Soilihi en Commission des Lois

C’est la deuxième année consécutive que le sénateur Thani Mohamed Soilihi sollicite à la même époque le ministère de la Justice sur la mise en place d’un Centre éducatif fermé à Mayotte. Et pour cause : comme l’année précédente, aucune mesure n’est budgétisée au Projet de Loi de Finances en terme de réponse aux besoins de placement des mineurs.

Pourtant, la 15ème mesure du « Plan Sécurité pour tous » produit par l’ancien ministre de la Justice Bernard Cazeneuve, mettait l’accent sur « l’absence sur le territoire de structures d’accueil suffisantes pour répondre aux besoins de placement dans le cadre pénal, notamment de centre éducatif renforcé ou fermé », ce qui « conduit les magistrats à solliciter les autres départements et notamment La Réunion », avec tous les aléas que suscite « l’éloignement géographique » pour les familles.

Il précisait que « le Ministère de la Justice proposera, dans les quatre mois, des réponses renforcées et adaptées à la situation locale pour les mineurs sous main de justice et pour la prévention des passages à l’acte et des récidives. »

« Pas un centime »

La réponse de la Garde des Sceaux Nicole Belloubet
La réponse de la Garde des Sceaux Nicole Belloubet

Dans son dernier réquisitoire d’audience solennelle, l’ancien procureur Joël Garrigue avait accusé la Direction de la Protection Judiciaire de la Jeunesse de n’avoir « pas déboursé un centime pour un centre éducatif », alors que les signalements de mineurs s’étaient accrus de 518 en 2015 à 679 en 2016.

C’est donc logiquement que le sénateur mahorais revenait à la charge le 28 novembre dernier en Commission des Lois, en s’adressant à la garde des Sceaux Nicole Belloubet. Il mettait en parallèle une délinquance des mineurs qui a « explosé » de 2012 à 2016, « une hausse de 35% », et la demande des acteurs d’une Brigade de prévention de la délinquance juvénile, et d’un Centre Educatif Fermé.

Après avoir annoncé des nouvelles structures dans d’autres territoires ultramarins, comme un 3ème centre pénitentiaire en Guadeloupe, la ministre indiquait que la Direction de la PJJ se rendrait à Mayotte « tout début 2018 ». Pour évaluer les besoins. On pourra donc lui conseiller la lecture des 25 mesures du Plan Sécurité qu’avait élaboré son prédécesseur, et d’en proposer une évaluation. Car Nicole Belloubet l’avouait : « Je n’ai pas de programmations d’un centre éducatif fermé. »

Peu importe la solution retenue, certains acteurs préférant un Centre Educatif Renforcé, mais à défaut de continuité territoriale, il faudrait inculquer ici la culture d’une continuité des services de l’Etat.

Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com

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