Déçus par la visite de la ministre des Solidarités et de la Santé, les agents hospitaliers grévistes avaient reconduit le mouvement le grève ce mardi. En fin de matinée, ils ont été reçus par la directrice du CHM, Catherine Barbezieux.
« Nous avons de nouveau réclamé des mesures pour notre surcharge de travail et une indexation à 53% pour assurer l’attractivité de nos professions », expliquent-ils au JDM. Ils jugent le bilan « négatif » de la visite de la ministre, « seule la direction a obtenu la signature d’une convention avec la gendarmerie et la police, et l’accès des investissements au COPERMO », le Comité interministériel de performance et de la modernisation de l’offre de soins.
La directrice de l’hôpital a accepté de tenir un Comité technique d’Etablissement ce jeudi, où tous ces sujets de revendication seront abordés, « du coup, nous suspendons le mouvement ».
« On ne peut pas faire plus et mieux »
De son côté, le député Mansour Kamardine qui avait interpellé la ministre sur les rattrapages urgents, par le biais d’une question écrite, tire lui aussi un bilan négatif à travers un communiqué* intitulé « On ne peut pas faire plus et mieux avec les personnels déjà en sous nombre et des structures déjà surchargées. Le gouvernement doit ouvrir les yeux et se mettre au travail ».
Revenant sur le désert médical du territoire, les ruptures du parcours de soin, les structures surchargées, la croissance démographique, il évoque les espoirs qu’a suscité la visite ministérielle : « Nous nous attendions à ce que la Ministre nous présente, lors de sa visite à Mayotte, les mesures qu’elle entendait prendre pour enclencher un rattrapage crédible de l’offre de soins ambulatoires et hospitaliers à Mayotte, y compris en terme de prise en compte des contraintes que subissent des personnels de santé sous pression constante. »
Et rappelle ses préconisations : « Elargir le code de la santé de droit commun à Mayotte, étudier sérieusement la création d’une Agence régionale de la santé spécifique, renforcer le personnel de santé en nombre, en moyens et en matière indemnitaire. »
A.P-L.
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*On ne peut pas faire plus et mieux avec les personnels déjà en sous nombre et des structures déjà surchargées. Le gouvernement doit ouvrir les yeux et se mettre au travail
Avec plus de trois fois moins de médecins par habitant que la moyenne nationale, vingt-cinq fois moins pour ce qui concerne les médecins libéraux, avec seulement cinq médecins spécialistes hors gynécologues obstétriciens pour l’ensemble du département, avec deux fois moins de spécialités hospitalières, quatre fois moins de pharmacies et de lits en hôpitaux par habitant que la moyenne nationale, Mayotte est le plus grand désert médical de France. Les statistiques de l’Agence régionale de santé de l’Océan Indien sont sans appel : les ruptures de parcours de soins sont multiples, les structures sont surchargées dans des proportions inégalées et les personnels de santé sont en sous effectifs notables et en sur-mobilisation établie, dans tous les domaines. S’ajoute à cette situation la croissance démographique la plus forte de France et l’absence de couverture santé pour plus de quarante pour cent de la population résidant à Mayotte. Voilà les termes avec lesquels j’appelais, en août, Agnès BUZYN à se saisir du dossier mahorais.
Nous nous attendions à ce que la Ministre nous présente, lors de sa visite à Mayotte, les mesures qu’elle entendait prendre pour enclencher un rattrapage crédible de l’offre de soins ambulatoires et hospitaliers à Mayotte, y compris en terme de prise en compte des contraintes que subissent des personnels de santé sous pression constante.
A défaut d’annonce chiffrées, nous nous attentions, à tout le moins, à l’annonce d’une méthode et d’un calendrier. Il n’en a rien été, les déclarations de la Ministre étant considérées unanimement en décalage avec non seulement les attentes mais surtout avec une situation reconnue de tous, y compris de la Ministre !
Faire plus et mieux avec des structures déjà surchargées comme nulle part ailleurs et des personnels de santé notoirement mobilisés au-delà du raisonnable n’est pas possible. Nous demandons donc au gouvernement d’ouvrir les yeux, de remettre rapidement l’ouvrage sur le métier, d’élargir le code de la santé de droit commun à Mayotte, d’étudier sérieusement la création d’une Agence régionale de la santé spécifique, de renforcer le personnel de santé en nombre, en moyens et en matière indemnitaire.