La police a dû faire barrage ce mercredi matin lors d’une nouvelle action menée devant le service des étrangers de la préfecture.
Une vingtaine de femmes s’est rassemblée devant les grilles du bâtiment en début de matinée avant de s’asseoir face aux boucliers des policiers. « Il s’agissait de sécuriser l’endroit pour assurer la continuité du service », explique une source policière qui précise qu’une autre entrée a été ouverte, et que les demandeurs qui étaient déjà entrés ont été reçus pendant que l’action se menait à l’extérieur.
Le face à face a duré quelques dizaines de minutes -de 20 à 45 selon les estimations recueillies sur place- avant que le groupe de bouénis se mette en marche vers le CHM. Là elles se sont séparées en deux groupe, un qui est descendu par la rue de-la-Pompe, l’autre qui est resté stationné au carrefour devant les urgences. Leur intention affichée étant de mener « différentes actions dans Mamoudzou pendant la journée ».
Maela, qui se présente comme « la créatrice du mouvement » explique vouloir la suppression de la feuille de route franco-comorienne. » Elle est différée, donc elle peut revenir à tout moment. Là ils donnent des titres de séjour sans connaître les personnes, moi quand je vais aux Comores, je paie un visa. Ils savent où je suis et où je vais. »
La chef de file du mouvement exprime aussi sa peur. « J’ai fait partir mes quatre enfants de Mayotte car on a subi trop d’agressions » déplore-t-elle, justifiant ainsi son souhait de paraître à visage couvert. « Tôt ou tard, ça va créer de vrais mouvements, les gens sont en colère ».
Une colère palpable, tant par la méfiance des manifestants envers la presse, que par les invectives ( « Dégage ») de certains d’entre eux envers des passants.
Une colère que la police de son côté accompagne sans confrontation, en suivant les manifestantes dans leurs pérégrinations sans mettre d’huile sur le feu. « Ce n’est pas le but » sourit un fonctionnaire.
Y.D.