On se demandait comment la suspension de la feuille de route allait être perçue en Union des Comores, qui en sont les cosignataires avec la France. Nos confrères de RFI se font l’écho d’un appel à l’apaisement.
Le ministre comorien des Affaires étrangères a « insisté sur la nécessité de faire preuve de diplomatie afin d’apaiser les tensions principalement nées de rumeurs. Il a été décidé avec les autorités françaises de reporter de plusieurs semaines l’application de cette feuille de route initialement prévue pour être mise en œuvre dès le 1er octobre », date à laquelle devait être testée la gratuité des visas à destination de Mayotte qui avait provoqué une levée en masse des Mahorais.
Les autorités comoriennes auraient malgré tout décidé de mettre en œuvre l’un des points de la feuille de route, à savoir la surveillance de leurs « eaux territoriales » pour contrôler « l’immigration clandestine en provenance de Madagascar ou du continent africain », qui passe par leurs îles pour se rendre à Mayotte.
L’absence de la ministre mal vécue
A Mayotte, on souhaite tirer profit des deux gros rassemblements de la semaine dernière en gardant une ligne de conduite qui s’affiche comme « digne et exemplaire ». Le Collectif des citoyens de Mayotte, composée d’associations organisatrices de la manifestation, dont le Civirevos, évoque en revanche une victoire en « demi-teinte obtenue par les élus de Mayotte ». En décalage avec la satisfaction exprimée par ces derniers quant au résultat obtenu de la suspension de l’application de la feuille de route.
Le Collectif pointe notamment l’absence de la ministre à la rencontre du 28 septembre au ministère des Outre-mer, qu’il qualifie de « marque de non respect de la dignité des Mahorais ».
Mais ses membres voient déjà plus loin, et envisagent de renouer avec les valeurs transmises par les figures historiques de Mayotte, « à travers les cérémonies de commémorations et les hommages dus à nos ainés qui ont su agir en commun ensemble dans les grands moments grâce à l’Âme Combatif de Mayotte dont nous sommes aujourd’hui héritiers et dépositaires. » Le Collectif se pose enfin en alerte de l’opinion publique et des élus.
A.P-L.
lejournaldemayotte