La Chambre de Commerce et d’Industrie de Mayotte (CCIM) proposait une présentation des accompagnements financiers et autres, aux professionnels ce vendredi 2 juin, une matinée à laquelle avaient répondu une quinzaine d’entre eux.
Chacun était venu chercher des réponses à ses questions, « comment améliorer mon système de traitement ? » quand on s’appelle Panima, « Quelles sont les aides possibles ? », quand on représente les transports scolaires Matis, mais il y avait aussi EDM, les Naturalistes, la CMA, Tifaki Hazi, « pour le lavage des véhicules avec des produits bio », la Mission locale qui y cherchait un débouché en terme d’emplois, le cabinet Maore de conseil, Sigma-Somagaz, etc.
Les services du SGAR de la préfecture de Mayotte donnaient le cadre législatif des différentes actions possibles, comme la loi sur la Transition énergétique, en soulignant que les professionnels comme les particuliers étaient invités pour payer moins de taxes, à faire de l’autoconsommation, « les panneaux photovoltaïques du supermarché peuvent combler les besoins de ses voisins en électricité ».
L’ADEME, Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie, spécialisée dans la gestion des déchets et de l’énergie, propose 4 systèmes d’aides. Des aides à la réalisation, allant jusqu’à 70% de l’investissement, et plafonné à 100.000 euros, comme l’explique Antoine Courtin, Ingénieur à la Direction régionale de l’ADEME : « Mayco nous avait par exemple sollicité pour un projet de bouteilles, plus légères, en polytéréphtalate. »
Broyeur de déchets verts
Les aides peuvent aussi porter sur la connaissance, la recherche et l’innovation, ou sur le changement de comportement, « nous pouvons prendre en charge une partie du salaire d’une personne chargée de l’environnement au sein d’une collectivité, par exemple. » Et enfin, l’aide peut entrer dans le cadre de contrat d’objectifs.
Les cibles de l’ADEME sont les collectivités, Département, communes, ou intercommunalités, les CCAS, les entreprises quelque soit leur taille, « plus elles sont grosses, plus le taux d’aides est faible », ou les associations. L’éligibilité à l’aide est étudiée avec minutie, « nous avons pu aider une commune à acheter un broyeur des déchets verts. »
Pour la procédure de demande d’aides, qui doit intervenir après le bouclage du financement du projet, mais avant d’engager les dépenses, il faut contacter l’ ADEME* Mayotte.
Eclairer sans chauffer
Les performances obtenues après un travail de régulation des dépenses d’énergies, peuvent être importantes, comme le soulignait Laurent Georgeault, Responsable du Développement durable à la CCIM.
Le législateur aide ces processus de production propre à se mettre en place. La loi de Programmation fixant les orientations de la Politique énergétique impose par exemple à tous les fournisseurs d’énergie de faire réaliser des économies à ses clients. Ce que fait régulièrement EDM lors des opérations promotions de lampes à Led, ou avec les aides à l’éclairage public aux communes. Idem, la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte impose de réduire la consommation énergétique finale de 50% en 2050 en fixant une étape intermédiaire de 20% en 2030. Enfin, l’Union Européenne a interdit la vente de lampe à incandescence.
Laurent Georgeault prenait l’exemple des bacs de congélation ou les armoires réfrigérées dans les doukas et les grandes surfaces : « En remplaçant la lampe qui en éclaire l’intérieur, par un équipement d’éclairage frontal, à l’extérieur, on gagne 30% de dépenses énergétiques. »
L’objectif est donc de faire de Mayotte un territoire pilote en terme d’économie circulaire et de donner aux entreprises et collectivités les moyens pour y parvenir tout en économisant leurs deniers.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
* ADEME 0269 62 32 36