31.8 C
Mamoudzou
lundi 27 janvier 2025

Ouverture d’un nouveau lycée de la deuxième chance

Rentrée 2017 au lycée de la 2ème chance de Mamoudzou
Rentrée 2017 au lycée de la 2ème chance de Mamoudzou

Nathalie Costantini, la vice-recteur de Mayotte, s’inscrit dans le droit fil de la volonté de la ministre Vallaud-Belkacem de prolonger la durée de la scolarité jusqu’à 18 ans. Si sur le plan national, la mesure n’en est qu’au stade de velléité, dans les 5 DOM elle est figée dans la Loi Egalité réelle, « au titre d’expérimentation, c’est à dire pour trois ans maximum », explique-t-elle au JDM.

Les Outre-mer vont donc servir de test, pour tenter d’endiguer la sous-qualification de ses demandeurs d’emploi au regard des standards métropolitains. A Mayotte, cela ne devrait pas changer grand chose, beaucoup de jeunes étant encore scolarisés même au delà de 18 ans. Mieux, on sait que de nombreux élèves sans papier ne sont plus « protégés » par la scolarité obligatoire à 16 ans, alors qu’ils sont en cours de cursus : « Cela va offrir plus de temps à tous les élèves en échec pour aller jusqu’à la qualification », se réjouit la représentante de l’Education nationale.

Abrité par la Cité du nord

Nathalie Costantini
Nathalie Costantini favorable à l’élargissement de la tranche d’âge de scolarité obligatoire

Qui annonce, dans cet esprit d’insertion, ou plutôt de prévention du décrochage scolaire, l’ouverture prochaine d’un lycée de la 2ème chance à la Cité du Nord : « Lors de son lancement il y a deux ans au lycée Bamana, nous avions 50 demandes, nous en avons eu 250 cette année, des élèves très motivés. Nous décentralisons pour éliminer le problème des temps de trajets. »

Le lycée de la 2ème chance propose à tous ceux qui, âgés entre 18 et 26 ans, ont échoué deux fois au Bac ou au BTS, de retourner sur les bancs de l’école.

Pas question de considérer cette seconde chance comme un cache-misère de situations administratives chaotiques, puisque Nathalie Costantini rappelle le taux de réussite, de 57% d’obtention du diplôme en 2016, en grande majorité le Bac, et quelques BTS. C’est à dire que prés de 6 élèves sur 10 vont pouvoir rebondir, là où ils auraient été en échec complet.

Rentrée scolaire pour les 2 ans

Najat Vallaud-Belkacem et Nathalie Costantini, vice-recteur de Mayotte, le 16 juin dernier à Mayotte
Avec Najat Vallaud-Belkacem lors de son passage le 16 juin dernier à Mayotte

Le véritable enjeu pour Nathalie Costantini, également inscrit dans l’expérimentation de la loi Egalité réelle, c’est la scolarisation des 3 ans : « Il faut faire évoluer les mentalités. A Mayotte, les familles ne mettent les enfants à l’école qu’à 6 ans, lorsque c’est obligatoire. »

Elle compte innover en allant plus loin, « scolariser dès 2 ans », là encore un ancien engagement que le gouvernement comptait mettre en place dans les zones d’éducation prioritaires. Osé à Mayotte quand on connaît les pénuries de salles de classes, rappelé par le SNUipp dans un communiqué qui disait sa vigilance en cette période pré-électorale, « chacun devra surtout démontrer sa capacité à résorber le déficit de salles de classe », qu’il chiffre à 385.

Pour Nathalie Costantini, « il faut un électrochoc », car elle a un objectif en tête, « impliquer les parents qui devront nous accompagner dans cette ouverture aux 2 ans. Plus on commence tôt, plus le panel de vocabulaire est étendu. » Une classe expérimentale pourrait être ouverte rapidement, la commune de Chirongui semble présenter les garanties recherchées.

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

Partagez l'article:

Société

NEWSLETTER

Recevez gratuitement les articles

du Journal De Mayotte

Nous ne vous enverrons jamais de spam ni ne partagerons votre adresse électronique.
Consultez notre [link]politique de confidentialité[/link].

Les plus lus

Articles similaires
Similaire

SMAE : Fermeture de la distribution d’eau

SMAE – Mahoraise des Eaux informe les usagers des...

Rentrée scolaire : Après les profs, place aux élèves !

Malgré des résistances, le Recteur de Mayotte et le maire de Mamoudzou organisent un retour progressif des élèves dès lundi 27 janvier, en fonction des moyens humains et matériels disponibles après le passage du cyclone Chido six semaines plus tôt.

Les sénateurs examinent un projet de loi d’urgence considérablement enrichi

Comme leurs collègues députés, c’est en Commission des Affaires économiques que les sénateurs ont vu arriver un texte amendé. Deux articles ont disparu, et d’autres ont été abondés de plusieurs points destinés à sécuriser le secteur économique mahorais.

Drissa Samaké nommé directeur général de Ewa Air

Drissa Samaké, 42 ans, vient d’être nommé directeur général de la compagnie aérienne Ewa Air. Avec un arrêt forcé puis une reprise des activités limité à cause du cyclone Chido, le nouveau commandant de bord aura comme défi de relancer la compagnie, sans oublier toutefois les mahorais qui souhaitent voir le tarifs des billets d’avion baisser.
WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com