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Le point sur la crise de l’eau: Réunion du comité sécheresse, question à l’Assemblée, reportages dans les médias parisiens

La retenue collinaire de Dzoumogné
La retenue collinaire de Dzoumogné remplie à 19,9%

Bonne nouvelle, la situation météorologique de ces derniers jours, favorisée par la présence de la tempête tropicale Carlos dans la zone, a provoqué des pluies significatives sur l’ensemble du département. Ainsi, le niveau de la retenue collinaire de Combani est en légère hausse avec un taux de remplissage de 21,5 %, tandis que celui de Dzoumogné est stabilisé à 19,9 %.

Bertrand Laviec de Météo France explique en effet au JDM qu’il est tombé en 12 heures 62mm d’eau à Coconi, 59mm à Vahibé et 40 mm à Dembéni. Le seuil pour que les retenues collinaires se remplissent étant à 60mm, ces dernières pluies ont donc permis qu’elles se rechargent un petit peu.

Selon les prévisions actuelles, la saison des pluies pourrait démarrer au début du mois de mars. «Toutefois le retard de presque quatre mois du talweg de mousson ne garantit pas un remplissage total des réserves en eau et impose non seulement des solutions rapides (tanker) mais aussi des actions à moyen terme (nouveaux forages, usine de traitement de l’eau potable…)», indique la préfecture.

Le comité a également fait un point sur l’utilisation du fonds d’urgence de 500.000€ mobilisé par la ministre des Outre-mer Ericka Bareigts. «Comme annoncé, ce financement répondra aux besoins de l’ensemble des écoles du département qui font ou feront face aux difficultés d’approvisionnement en eau», précise la préfecture.

Une augmentation des diarrhées

Du point de vue sanitaire, l’Agence régionale de santé (ARS OI) a réalisé un bilan de la situation sanitaire dans les communes concernées par les tours d’eau, répondant ainsi aux interrogations des maires. La surveillance renforcée mise en place dans les dispensaires et les centres de référence, ainsi que les remontées des médecins et pharmaciens, laissent apparaître une augmentation des consultations pour des diarrhées, comme l’indiquait le JDM.

Faible niveau sur le repère le plus immergé des trois de la retenue collinaire de Dzoumogne
Faible niveau sur le repère le plus immergé des trois de la retenue collinaire de Dzoumogné

Une campagne radio et de nouveaux affichages ont été réalisés pour rappeler les règles en matière d’hygiène, et des actions de sensibilisation sont menées dans les établissements de santé.
À cet égard, la consommation de l’eau des pluies, des puits ou des rivières est fortement déconseillée.

Concernant les contrôles menés sur le respect de l’arrêté préfectoral de limitation des usages de l’eau, la gendarmerie annonce avoir constaté 25 infractions ces derniers jours. Pour préserver les périmètres de captage, des contrôles coordonnées vont être menés dans les jours à venir.

Le comité se réunira à nouveau mercredi prochain.

Question au gouvernement

Plus tôt dans la journée, la crise de l’eau s’était invitée à l’Assemblée nationale. Comme le sénateur Thani Mohamed Soilihi l’avait fait au Sénat, le député Ibrahim Aboubacar a interpellé les ministres lors des questions au gouvernement.

Tout en saluant les premières mesures d’urgence prises pour faire face à cette épreuve, il a souligné leur insuffisance au regard des enjeux humains et économiques.

Ibrahim Aboubacar à l'Assemblée Nationale
Ibrahim Aboubacar à l’Assemblée Nationale

«Au moment où il est envisagé de satisfaire les besoins en eau de la population par un bateau qui viendrait de l’extérieur, il serait extraordinaire de ne pas mettre sur la table l’ensemble des décisions à prendre pour mettre à l’abri la population de Mayotte d’une telle mésaventure pour les prochaines années : forages supplémentaires, renforcement des réseaux, 2e usine de dessalement, 4e retenue collinaire. Ces décisions d’aujourd’hui nous éviteront les crises de demain ; et c’est parce que cela n’a pas été prises hier que nous en sommes là aujourd’hui», a fait valoir le député.

Ibrahim Aboubacar demande d’ajuster les programmes européens dont la révision à mi-parcours est en cours: «Ce sont 70 millions d’euros qu’il faut dégager pour satisfaire les besoins en eau de la population pour les dix ans à venir», affirme-t-il.

A la radioARS eau

Enfin sachez qu’on a parlé de l’eau à Mayotte sur France Inter. Le reportage de Yann Gallic s’intitule «Mayotte, département français mais pas trop?». Il fait le récit de la crise, de la pénurie et du manque d’action dans un département français… une inaction «qui choque»… enfin !
Le reportage est à retrouver par ici : https://www.franceinter.fr/monde/mayotte-departement-francais-mais-pas-trop

RR
www.lejournaldemayotte.com

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