Le syndicaliste Anthony Tétard tire une sentiment mitigé de son passage à Mayotte : « D’un côté, la filiale du délégataire qui pique tout le trafic de l’entreprise historique, dans un bel exercice de concurrence déloyale, de l’autre, des services de la Direction du travail ou de la préfecture qui semble avoir peur de la gérante de MCG. » Cette dernière n’a pu les recevoir malgré leur demande (Lire Demande d’audience – MCG 02-2017).
Il explique vouloir alerter les ministères des transports et des Outre-mer, « la préfecture et le conseil départemental ont entamé des démarches, mais elles sont de longue haleine.»
Car le temps des actions judiciaires ou institutionnelles envisagées par le conseil départemental n’est pas celui de la SMART : « La situation est urgente. La SMART a perdu 50% de son trafic, et nous n’accepterons pas le licenciement de nos camarades dockers. Le blocage des ports métropolitains sera une des réponses. »
Conserver une maîtrise des enjeux du port
Ils visent également, sans le nommer, celui qui a choisi de ne plus travailler avec la SMART, provoquant cette perte de chiffre d’affaires : « Nous ciblons également un armement qui joue double jeu. Il applique les mêmes pratiques à La Réunion qu’ici, en mettant en place des ouvriers occasionnels, non formés, avec des rémunérations moindres que les autres. » Une sorte de dumping social que n’apprécie pas vraiment la CGT. Ils partent à La Réunion constater la situation sur place dès ce mercredi.
Anthony Tétard appelle donc les élus du département, que la délégation a rencontrés cet après-midi, « à avoir un vrai courage politique », et à « dénoncer la DSP. La longue liste des manquements de la délégataire qu’ils ont dressée devrait leur permettre de le faire à moindre coût, qui n’est de toute manière pas comparable au coût social de 180 licenciements. »
« Ce port doit basculer en Grand Port Maritime, mais c’est du ressort du Ministère des Transports, bientôt plus opérationnel en raison des élections. Il faut en tout cas y réintégrer une maîtrise publique, étant donné les enjeux que représente l’unique port du territoire. »
A.P-L.
Le Journal de Mayotte