Le chemin fut si difficile, que le président du SIEAM débouchait une bouteille de champagne pour en arroser les journalistes ce vendredi matin.
Les démarches ont débuté alors que le Mzé, Younoussa Bamana était encore vivant : « Il s’était engagé à faire un don de 7 hectares de terrain, situé à Ouroveni, pour la construction d’une retenue collinaire, qui se sont étendus à 15 ha », résumait Soulaimana Bamana, l’un des fils, entrepreneur. Mais on ne lâche pas facilement une telle superficie, surtout lorsqu’elle est en indivision.
« Lorsque le conseil départemental nous en a transféré la gestion du dossier en septembre 2014, nous avons passé beaucoup de temps à rechercher les héritiers, sur la surface totale de 52 hectares, nécessaire à la retenue », rapporte Moussa Mouhamadi Bavi. Si les petites surfaces furent vite libérées, il n’en est pas de même pour la famille Bamana qui possédait 15ha, dont les quatre représentants ont pu être identifiés. Ils sont donc signataires du transfert du terrain ce vendredi.
4 représentants de la famille Bamana
Soulaimana Bamana, représente les Sadois, Souraya Bamana, la partie de la famille de Poroani, El Anrif Bamana de Kani Keli et Abdallah Bamana, de Mamoudzou. Ils ont négocié âprement l’échange, « des négociations fermes, avec des points d’achoppement sur des accès au nouveau terrain depuis Miréréni », souligne Soulaimana, contre un terrain de même superficie donc, dans la commune de Bandrélé, appartenant au Conseil départemental. Avec une valeur comparable, soit 7 euros le m2.
La suite des opérations, c’est le président du SIEAM qui la livre : « Dès que nous aurons signé devant notaire, il faudra choisir le montage idéal. Je privilégie le Contrat Public-privé, aux subventions européennes, pour sa rapidité d’exécution. Nous aurons fini avant 2020 », annonce-t-il.
En attendant, pour répondre à la pénurie d’eau, des travaux seront diligentés en urgence, « comme l’interconnexion entre les 2 autres retenues collinaires de Dzoumogné et de Combani grâce aux pompes commandées l’année dernière par le préfet Morsy, c’est en cours de finition », ou « les travaux pour endiguer les nombreuses pertes d’eau entre Sada et Chirongui, ou Mronabeja et Passi Keli. J’en profite pour dire que beaucoup de mensonges sont répandus, l’Etat nous a énormément aidé. »
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte