La première photo d’un des deux futurs amphidromes en construction nous est parvenue : dans les mains des ouvriers du chantier Naval de l’océan Indien à Maurice, il devrait arriver en remorque fin septembre, « les délais sont respectés », informe-t-on du côté du chantier. Le conseil départemental devrait en accuser réception le 3 octobre 2016. Le deuxième est annoncé pour mi- 2017.
D’une capacité de 590 passagers et de 33 voitures embarquées, sa taille ne lui permettrait pas d’entrer en cale sèche au STM lors des arrêts techniques ou de son entretien. D’autre part, la capacité en passagers est supérieure à celles des gares maritimes.
80% de la flotte était opérationnelle
Des investissements que le conseil départemental doit budgétiser. La politique globale de la compagnie est d’ailleurs à repenser, soulignait ce mardi en séance plénière le Conseil économique, social et environnemental.
On se souvient qu’en 2012, Daniel Zaïdani alors président du département avait fait venir Robert Amis, pour redresser le Service de Transport maritime dont les barges et amphidromes enchainaient les pannes, 80% de la flotte était alors opérationnelle.
Mais le budget promis par le département n’avait pas suivi, le directeur est parti proposer ses services ailleurs, et si le STM avait été redressé, il est en permanence déficitaire. C’est bien ce que met en valeur l’avis du CESEM qui demande une grande réforme de ses modes de gestion et de financement, « ce service de transport est le seul, à l’échelle du territoire de la République, à ne pas être subventionné par l’Etat, alors même que cette traversée fait la jonction entre 3 routes nationales. »
Audit à refaire
En écho, le président Soibahadine demandait l’application de la continuité territoriale pour la liaison Petite-Grande Terre, et notamment par la construction d’un pont.
Le STM a été audité il y a deux semaines, qui a mis en valeur des évolutions nécessaires de la gestion de la politique de sécurité. L’audit sera donc reconduit en septembre, « c’est la preuve que nous avons la confiance des experts », veut-on croire au conseil départemental.
Quant au financement des deux amphidromes, il est de 16 millions d’euros et sollicite les fonds européens. Le département préfinancerait à hauteur de 20%. On sait en tout cas que le premier amphidrome est baptisé Polé, du nom de l’ancienne mosquée de Petite-Terre. Ses ruines, situées à proximité des Badamiers, présentent un excellent état de conservation. Tel que le site a fait l’objet d’une restauration par le CHAM ainsi qu’une fouille archéologique du puits.
Un amphidrome qui va donc donner momentanément un souffle nouveau à un service qui doit évoluer vers une gestion privée ou d’Etat s’il veut demeurer pérenne.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte