Salim Nahouda était triplement poursuivi par Ida Nel, Daniel Zaïdani et la société MCG délégataire de la gestion du port de Longoni. En direct à la radio, il avait sous-entendu qu’une corruption de certains élus avait permis à la société Mayotte Channel Gateway (MCG) d’obtenir la délégation de service public (DSP) de la part du département et donc de gérer le port de Longoni. Il avait clairement accusé certains élus de la majorité départementale de 2013 d’avoir touché une enveloppe.
A l’antenne, il avait également reproché aux élus de n’avoir pas versé à la Chambre de commerce et d’Industrie (CCI), alors gestionnaire du port et concurrent de MCG pour la DSP, la redevance habituelle de 8 à 10 millions d’euros, la privant de ressource pour une offre équitable.
Il avait enfin affirmé que la société MCG avait exercé des pressions sur les salariés de la SMART pour les débaucher, et pouvoir utiliser ses grues en défiscalisant. En direct, ses mots visent Daniel Zaïdani, également invité ce matin-là: «Tout le monde le dit, tu as vendu le port à Ida Nel, tu as vendu les Mahorais!», dit-il à Daniel Zaïdani.
2.000 euros d’amende et 15.000 euros de dommages et intérêts
Trois plaintes pour diffamation avaient donc été déposées. Elles ont été jointes en un seul dossier pour le tribunal qui donne raison à Ida Nel, MCG et Daniel Zaïdani. Salim Nahouda est condamné pour diffamation à 2.000 euros d’amende.
Il écope également de 5.000 euros de dommages et intérêts à verser à chacun des trois plaignants. Enfin, il devra s’acquitter de 4.000 euros de frais de justice. Au total, la condamnation porte donc sur une somme de 21.000 euros
Me Florence Journiac, correspondante de Me Jorion l’avocate des plaignants a indiqué au JDM qu’elle ne doutait pas que ses clients soient «extrêmement satisfaits de ce résultat».
Mieux préparer sa défense
Logiquement, dès la porte de la salle d’audience franchie, Salim Nahouda indiquait qu’il ne s’agissait qu’un d’un jugement de 1ère instance et qu’après consultation de la fédération nationale CGT, il allait faire appel de ce jugement.
«Il y a beaucoup d’éléments qui nous n’avons pas fourni, que nous n’avons pas osé fournir pour ce 1er procès», affirme le syndicaliste. Il met en avant le climat social qui avait précédé l’audience, précisant que ses nombreux déplacements en métropole et son implication de le mouvement l’avait empêcher de préparer correctement sa défense.
«Nous avions un conflit social avec 196 salariés menacés d’exclusion du port. Nous avons pu croire que la justice serait sensible à cette situation. Ce matin, nous nous rendons compte que la finance prime dans ce dossier», poursuit Salim Nahouda.
L’opinion publique prise à témoin
Et si la société MCG et sa responsable Ida Nel reste dans le viseur du CGTiste qui compte s’appuyer sur la centrale syndicale nationale pour continuer son combat judiciaire, l’ancien président du conseil général Daniel Zaïdani reste également au cœur de ses récriminations. «Jusqu’à preuve du contraire, je suis fier de ce que je fais pour protéger les salariés de ce département, pour défendre les droits des Mahorais, avec ma manière de syndicaliste.»
«Je n’ai jamais été sous contrôle judiciaire, je n’ai jamais été placé sous contrôle judiciaire, je n’ai jamais été sous astreinte de 25.000 euros avec retrait de passeport, je n’ai jamais participé au montage de la SPL976 qui utilise des fonds publics pour l’intérêt d’une personne. Je pense que l’opinion publique aura à juger sur cette décision», conclut Salim Nahouda.
De côté-là aussi, la bataille judiciaire sur les mots et les faits autour du port de Longoni est loin d’être terminée.
RR
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