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Un jeune Franco-comorien de 20 ans interpelle les présidents de ses deux pays

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Les conséquences de la crise des décasés vues par Fardi

Il s’appelle Fardi, il a 20 ans. Né à Mayotte de parents comoriens, bachelier à Bamana et actuellement étudiant au CUFR de Dembéni, il vient de publier un long plaidoyer pour Mayotte sur sa page Facebook. C’est le «cri d’alarme» d’un jeune homme qui «ne souhaite rien d’autre que la tranquillité dans l’île dans laquelle il a grandi, île qui a accueilli ses parents même si ces habitants ne voulaient pas de leur présence chez eux».

«Au fond de nous tous, on aspire à la même chose: on veut la paix», écrit le jeune homme qui dresse un long bilan des opérations de délogements qui étaient censés ramener le calme et régler les problèmes: «Le mois sacré du ramadan a commencé et on constate les retombées négatives suites aux expulsions perpétrées dans différents villages de l’île: vols et agressions en tout genre, caillassages, guet-apens, incendies (maison ou voiture), rackets et maintenant prises d’otages des personnes dans leur voiture tôt le matin quand ils vont au travail (…).
Depuis maintenant plusieurs jours, les choses vont de mal en pis… le climat social ne s’améliore pas et cela même en cette période sacrée.»

Le jeune homme évoque ainsi les rumeurs qui courent sur les représailles aux «décasages», la peur de sortir, la peur de rester enfermé, la peur de posséder pour ensuite se faire dévaliser… et une vie rythmée par les mauvaises nouvelles qui réveillent le matin: «On s’en habituerait presque», remarque-t-il…

Un message à ses deux pays

«On doit considérer les actes perpétrés par ces jeunes voyous comme des actes terroriste. Oui, je dis bien terroriste car aujourd’hui Mayotte vit sous la menace de certains « groupes armés » qui n’ont plus rien à perdre. Au contraire, plus ils sont craints et mieux c’est pour leurs affaires…»

Mais le jeune homme va bien au-delà du constat : c’est à la France et aux Comores qu’il s’adresse, les deux pays qui sont les siens.

"Une revendication qui n'est plus négociable", avait indiqué François Hollande
Fardi envoie un message au président François Hollande, ici en visite à Mayotte en août 2014

Au gouvernement français actuel, il demande si «les Mahorais ne sont pas assez Français pour bénéficier d’une véritable protection grâce à l’intervention des forces armées se trouvant sur place?»

Donner aux Mahorais le strict minimum

«Alors, Messieurs Dames les hauts dignitaires Français, les habitants de Mayotte veulent la paix sur leur département. Les habitants de Mayotte veulent circuler librement dans leur territoire sans avoir peur qu’un jeune complètement imbibé d’alcool, de chimique et qui pue la violence et la haine à plusieurs mètres, vienne lui ouvrir le ventre car il n’a que ça de bon à faire.»

Et Fardi de poursuive : «Et puis vous savez, il n’y a pas plus fier d’être Français que les Mahorais à ma connaissance. Alors, pour ce peuple qui a voulu rester dans votre giron depuis tant d’années, le minimum ne serait-il pas qu’on leur donne le strict minimum?»

Un message aux Comores

Fardi vise aussi l’Etat comorien. «Que savent faire les élus comoriens à part réclamer Mayotte, chez eux, à l’ONU, dans les médias et surtout devant la population comorienne à tout bout de journée? Quel masque recouvre leurs yeux pour ne pas voir la souffrance des leurs et continuer à les piller, les manipuler et les exploiter? (…) Est-ce parce que il n’y a pas d’érudits aux Comores? Pourtant, d’après ce que j’entends ici, il n’y a pas plus fier et instruit qu’un Grand-Comorien. Mais alors, à quoi leur servent toutes ces connaissances si ce n’est pas pour faire avancer leur pays?»

«Je finirai par dire que comme l’Etat français, l’Etat comorien est tout aussi responsable de ce qui se passe à Mayotte… Alors Messieurs les Président de ces 2 pays, pour celui ou celle qui va (être élu) en France l’an prochain et celui qui vient d’être élu tout fraichement aux Comores, l’heure est venue d’engager cette coopération tant évoquer à nos oreilles depuis très longtemps. L’heure est venue d’accepter que Mayotte est Française et que vous avez bien plus urgent à traiter pour votre fierté et celle de votre pays. L’heure est venue pour l’Etat français (de considérer) enfin à leur juste valeur les Mahorais.»

Et il conclut tout simplement sa prise de position d’un «C’est tout, c’était là les cris d’alarme d’un jeune franco-comorien né à Mayotte… »

RR
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