«Tu caillasses, tu pars en taule!» Le message envoyé par la justice ce mercredi après-midi est absolument limpide. Trois jeunes hommes, interpellés après les violences urbaines des quartiers du sud de Mamoudzou ces derniers jours, dorment depuis hier soir à Majicavo.
Ils ont été interpellés mardi par les services de police et jugés, dans la foulée, au tribunal correctionnel en comparution immédiate.
Le premier a été condamné à 8 mois de prison ferme et placé sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt de Majicavo. Il était poursuivi pour «fabrication d’engin explosif ou incendiaire», «violences sur fonctionnaires de police» et «participation à un attroupement armé en ayant le visage dissimulé».
Le second individu a écopé de 6 mois d’emprisonnement ferme pour «violences sur fonctionnaires de police» et «participation à un attroupement armé en ayant le visage dissimulé». Lui aussi a été placé sous mandat de dépôt. La peine est importante pour un jeune, jusqu’à présent inconnu de la justice.
Enfin, mandat de dépôt aussi pour le dernier des trois. Lui non plus n’a pas de casier judiciaire et il n’a été condamné qu’à un mois de prison ferme pour «participation à un attroupement armé en ayant le visage dissimulé». Et pourtant, il est bel et bien parti à Majicavo alors que traditionnellement ces courtes peines sont aménagées.
Deux autres jugements attendus
Deux autres jeunes vont comparaître devant le tribunal correctionnel dans les prochains jours. Un mineur impliqué dans les mêmes violences urbaines que les trois jeunes adultes condamnés hier, va passer devant un juge des enfants ce jeudi.
Un 5e individu devrait également jugé et son passage à la barre ne sera pas anodin. Il s’agit de l’auteur présumé d’un vol de téléphone portable, l’événement présenté comme «un des éléments déclenchants de ces violences entre quartiers», note le procureur de la République. Il a été interpellé et sera déféré au parquet à l’issue de sa garde à vue.
Et le parquet de mettre en garde ceux qui seraient arrêtés «dans le cadre de ces violences urbaines en train de commettre des agressions, des dégradations ou de participer, armés, à des attroupements destinés à troubler l’ordre public». Le procureur leur promet des comparutions immédiates devant le tribunal correctionnel.
RR
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