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Le «directeur des sports» du basket mondial est à Mayotte

Lubomir Kotleba, le directeur des sports de la FIBA, est à Mayotte (Photo: FIBA)
Lubomir Kotleba, le directeur des sports de la FIBA, est à Mayotte (Photo: FIBA)

«Qui ne tente rien n’a rien». Marwani Abdourraquib, le président de la ligue de Mayotte de basketball, est prêt. Comme toujours, il va porter haut la réputation des Mahorais : ceux qui osent, dire, faire, demander, alors qu’ils ne sont si peu. Car à l’échelle du basket mondial, Mayotte n’est effectivement qu’un tout petit confetti… Et alors?

Il y a quelques temps, Marwani a reçu un coup de fil lui demandant si une éventuelle visite privée du directeur des sports de la FIBA était concevable à Mayotte. «Je n’ai pas hésité une seconde. J’ai dit ‘oui, je suis preneur’! Ce sont des rencontres comme celles-là qui peuvent changer les choses et donner une image de marque à Mayotte», explique Marwani Abdourraquib, qui a pris soin de demander l’autorisation à Paris. La ligue dépend en effet des instances nationales et donc de la fédération française.

Voici donc Lubomir Kotleba en route pour notre département, petite île à côté d’un immense continent. Il ne s’agit pas d’une visite officielle. Mais alors que sa destination finale est Moroni, le directeur des sports de la fédération internationale a voulu venir voir Mayotte, découvrir cette île minuscule qui a envoyé un club à la Coupe d’Afrique des clubs champions à côté des géants continentaux l’an dernier.

Le BCM reçu au CG après la CACC
Le BCM reçu au département après la CACC en Tunisie

«Il fallait le faire et on est encore très fiers. Mais il faut se dire qu’on doit se battre pour avoir le niveau. Et on ne l’aura jamais si on ne fait pas des échanges, si on ne joue pas. Par exemple, on a signé il y a 4 ans une convention avec la fédération comorienne de basket pour que nos jeunes se rencontrent et que le niveau monte. Mais depuis, rien. On n’arrive pas à avoir des financements pour que le projet devienne une réalité», regrette Marwani Abdourraquib.

Faire monter le niveau

Il sait aussi que les échanges avec La Réunion, permettraient de faire monte le niveau, en particulier de nos féminines qui sont encore souvent un cran en dessous par rapport aux réunionnaises. Ce sera donc une demande forte des mahorais auprès du représentant de la fédération internationale: Dégager des moyens pour créer un flux de joueurs et de techniques du basket dans la région, pour le plus grand bénéfice de chaque territoire.

Autre évolution, ardemment souhaitée à Mayotte : la création d’un pôle espoir. On en parle depuis si longtemps. A l’heure actuelle, les Mahorais partent à La Réunion et ont tendance à rafler les places au moment des sélections nationales au détriment des réunionnais. Un pôle à Mayotte réglerait cette question et permettrait, là encore, de faire bénéficier notre département d’un équipement structurant pour le sport mahorais. Dans le Canal du Mozambique, il serait un outil de 1er plan pour le basket régional.

Savoir demander, juste ce qu’il faut

Abdourraquib Marwani, le président de la logue de Mayotte, va défendre les intérêts du basket et de ses adeptes à Mayotte
Abdourraquib Marwani, le président de la ligue de Mayotte, va défendre les intérêts du basket et de ses adeptes à Mayotte

La question des arbitres mériterait également d’être soulevée. Car Mayotte ne dispose pas d’arbitres internationaux. «On peut passer les diplômes, on peut être reçus mais après, où est-ce qu’on va arbitrer?» se demande Marwani Abdourraquib. Mayotte a obtenu une dérogation pour la CCCOI, «et nos arbitres sont parmi les meilleurs de la compétition». Ils peuvent donc arbitrer des matchs internationaux dans la région de l’océan Indien, mais pas au-delà. En Tunisie, la ligue avait dû «louer» les services d’un arbitre sénégalais, billet d’avion et hébergement compris, pour pouvoir participer à la compétition continentale.

Bref, le petit poucet mahorais pose ses cailloux, construit ses ambitions, à son niveau, mais  sûr qu’il est temps qu’on s’occupe de lui pour qu’il grandisse. «C’est la différence avec La Réunion. Nous, on n’hésite pas. On dit ce qu’on pense et on demande ce dont on a besoin. Juste ce qu’il nous faut. Pas plus», souligne Marwani Abdourraquib.

Enfin, en marge de cette visite, la ligue espère aussi faire bouger les responsables locaux à commencer par le département. Mayotte devrait en effet recevoir la CCCOI, la coupe des clubs champions de l’océan Indien, celle-là même où la victoire du BCM avait emmené un club de Mayotte en Tunisie. L’événement est prévu durant la 2e partie de l’année mais… il faut de sous et ces financements font, à l’heure actuelle, toujours défaut. Département, es-tu là?

RR
www.lejournaldemayotte.com

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