Les violences ne faiblissent pas aux abords et à l’intérieur du collège de Chiconi. Il n’est d’ailleurs pas le seul à être touché. Les enseignants ont reconduit leur droit de retrait et organisent une communication vers les parents.
Cela fait trois jours que les enseignants du collège font valoir leur droit de retrait pour des violences commises au sein de l’établissement : « Il s’agit d’élèves qui règlent leurs comptes entre eux parce qu’issus de villages différents. Ces représailles sont sans fin, et partent le plus souvent d’un fait ridicule », explique Yolanda, professeur d’espagnol de l’établissement.
Un groupe avait fait immersion vendredi au milieu d’un cours d’histoire-géo pour en découdre avec d’autres élèves. Une action qui fait suite à des jets de pierres la semaine dernière. Des violences que les enseignants avaient déjà dénoncées en novembre par un premier droit de retrait.
Ils ont décidé de lancer un préavis de grève pour lundi matin, et tentent de rallier d’autres établissements à leur cause pour organiser une marche blanche. Car du côté de Tsingoni, même inquiétude : les parents et les enseignants ont cadenassé le collège ce mercredi matin pour protester contre les violences dont sont victimes leurs enfants, après avoir été confrontés à des affrontements à coups de chombo ce lundi.
Les enseignants se rendent dans les villages
Les parents d’élèves du collège de Chiconi devait manifester leur soutien à l’équipe pédagogique ce mercredi matin.
Une rencontre est d’ailleurs prévu vendredi après-midi entre les deux prières du vendredi, « pour échanger avec les parents des quatre villages, Ouangani, Barakani, Chiconi et Kahani, et en compagnie des maires. »
Il a été voté la prolongation du droit de retrait jusqu’à la fin de la semaine, alors qu’une réunion est prévue ce jeudi à 14h30, avec la Vice-recteur, le préfet et le procureur à ce sujet. Qui n’aura pas grand impact si les élus de proximité que sont les conseillers municipaux ou même départementaux n’y participent pas…
Ce mercredi, l’émission-débat de Mayotte 1ère « Kala Oi Dala » (20h), traite d’ailleurs de l’insécurité dans et aux abords des établissements scolaires, en présence notamment du directeur de cabinet de la vice-recteur.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte