La commune de Mamoudzou organisait une visite de terrain avec un cabinet spécialisé dans la vidéo-protection ce mardi. L’objectif: installer entre 25 et 30 caméras pour s’attaquer à l’insécurité.
En métropole, les caméras dans les villes et les quartiers ont toujours eu leurs détracteurs et ont parfois soulevé des débats passionnés. Rien de tel, à l’heure actuelle, à Mamoudzou, où la crise sécuritaire est telle que le moindre début de réponse potentielle est vu avec intérêt. Face à la dérive des statistiques de l’insécurité, le choix des caméras est en tout cas celui de la mairie de Mamoudzou, une première réponse technique pour s’attaquer au fléau.
Ce mardi matin, c’était promenade dans les rues. En compagnie d’experts de la société parisienne Spallian, spécialisée dans la vidéo-protection urbaine, Nassuf Addeni Daroueche, l’élu chargé de la sécurité, et des agents de Mamoudzou visitaient la première partie des sites qui pourraient accueillir ces caméras, une quinzaine de lieux répartis entre Doujani (école et collège), Passamainty et Cavani (Stade, équipements sportifs, rond-point du baobab). La seconde série sera repérée demain. Elle concerne essentiellement Kawéni et le centre de Mamoudzou (mairie, front de mer, rue du commerce, Place mariage, marché couvert…).
«Nous avons réalisé un grand nombre d’entretiens avec les services municipaux, la police nationale et la police municipale pour définir des zones où la présence de caméra pourrait avoir un effet sur la délinquance de voie publique», explique Nicolas Lesimple, de la société Spallian. Les chiffres des polices ont également été utiles. Une fois des zones définies, il restait à préciser le lieu le plus approprié pour l’installation de la caméra, en fonction de la zone observée mais aussi de contraintes techniques. C’était l’objectif de la visite de ce matin.
Directs et enregistrements
Car le principe consistera à envoyer les images en temps réel par ondes-radios vers un PC technique dans chaque quartier où les vidéos seront enregistrées et stockées pendant 15 jours. Elles seront également diffusées par l’ADSL vers un poste communal central, probablement installé dans la mairie ou dans les locaux de la police municipale, où elles seront observées en direct.
«La législation sur ces images est très claire. Un nombre limité et prédéfini de personnes sera habilité à regarder ces images, en temps réel ou enregistrées. Ce seront essentiellement des agents de la police municipale», indique Nicolas Lesimple, qui met en avant la notion de traçabilité : il faudra être identifié pour accéder aux images.
Ces vidéos seront stockées 15 jours, soit moins que le maximum autorisé par la loi qui est de 30 jours. Ce délai permettra à la police, sur réquisition du procureur, de visionner voire de saisir des images qui permettraient de voir une scène de délinquance et d’identifier des auteurs.
«25 à 30 caméras, c’est un dispositif classique compte tenu de la taille de la ville, c’est ce qu’on pourrait appeler un dispositif ‘raisonné’», indique Nicolas Lesimple.
La balle aux politiques
Quant aux effets de tels dispositifs, ils sont toujours difficiles à prévoir. Entre diminution des faits ou déplacement de la délinquance, les débats sont souvent sans fin. Une chose est sûre, la réponse technique ne peut se substituer à la réponse humaine.
Spallian est un bureau d’étude qui propose son expertise pour imaginer et préparer le dispositif. Place maintenant aux politiques qui devront arbitrer le nombre exact, les lieux précis et le moment où ces caméras vont être déployées dans la ville. Concernant les sites visités ce mardi matin, pas besoin de préalables car l’éclairage public y est déjà installé et fonctionne plutôt correctement. Les premières caméras pourraient ainsi y être opérationnelles avant la fin de l’année.
RR
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