27.8 C
Mamoudzou
mardi 28 janvier 2025

L’État malgache veut récupérer les anciens domaines coloniaux

On estime leur surface à près de deux millions d’hectares. D’immenses parcelles de terre seraient sans propriétaires à Madagascar depuis plus de 50 ans, abandonnés au moment de l’indépendance. Elles pourraient être récupérées par l’État malgache puis rétrocédés aux paysans.

Les petits agriculteurs qui exploitent ces terres parfois depuis des décennies pourraient en devenir les propriétaires
Les petits agriculteurs qui exploitent ces terres parfois depuis des décennies pourraient en devenir les propriétaires

Madagascar s’achemine vers le règlement d’une question particulièrement épineuse depuis 56 ans: le sort des «terrains coloniaux». Depuis l’accession de la Grande Île à l’indépendance le 26 juin 1960, d’immenses surfaces foncières sont en souffrance. On parle d’1,5 millions d’hectares et même peut-être 2 millions.

«De grandes superficies ont été délimitées dans les régions privilégiées par l’administration coloniale pour leur grand potentiel agricole: Itasy, Ambatondrazaka, la côte Nord-Ouest (Nosy Be, Ambilobe, Ambanja, Analalava), Sainte-Marie, le long de la côte Est entre Toamasina et Manakara, l’Ouest (Betsiboka, Miandrivazo), le Sud (Mandrare)», indique le journal «La Tribune de Madagascar».

Les exploitations étaient essentiellement dédiées aux cultures de du café, du cacao, du girofle, de la vanille, du poivre et d’ l’ylang-ylang mais aussi à la production de céréales (riz et maïs). On trouvait également quelques cultures industrielles comme le sisal, le tabac, le coton, la canne à sucre…

Des colons de métropoles et de La Réunion

Ces immenses exploitations appartenaient aux colons venus de France métropolitaine mais également de La Réunion. Et au moment de l’indépendance, vu leur statut juridique n’a pas été tranché. «Il y a les parcelles abandonnées par leurs propriétaires, qui demeurent toutefois immatriculées sous leurs noms.

Peut-être 2 millions d'hectares dont le sort n'est toujours pas réglé depuis l'indépendance Ici au sud d'Antsirabe
Peut-être 2 millions d’hectares dont le sort n’est toujours pas réglé depuis l’indépendance. Ici, au sud d’Antsirabe

Il y a les concessions transférées à l’État malgache. Enfin, il y a les exploitations reprises par des héritiers ou rachetées par des sociétés agricoles. Actuellement, la plupart de ces concessions sont occupées par des paysans autochtones, des migrants, ou des descendants d’ouvriers agricoles. Ils sont assimilés à des ‘squatters’ et leur sécurité foncière reste précaire, parfois depuis des décennies», indique La Tribune.

Le président se saisit de la question

La question n’a jamais été réglée mais cette fois-ci, les institutions malgaches semblent bien décidées à en finir avec ce serpent de mer en attaquant la question de front. L’Assemblée Nationale de la Grande Île a proposé un premier texte de loi qui a été rejeté par la Haute Cour Constitutionnelle. Mais le président malgache, Hery Rajaonarimampianina, s’étant personnellement saisi de la question, un nouveau projet de loi pourrait être examiné dans les mois qui viennent. «Les terrains de grandes surfaces titrés mais abandonnés par leurs propriétaires depuis de nombreuses années, seront transférés à l’État qui, ensuite, les cédera aux occupants qui les avaient mis en valeur.»

Le chef de l’État malgache s’est bien gardé de parler directement des terrains des anciens colons mais le sujet est parfaitement compris de tous et son règlement est très attendu car le flou a parfois engendré des drames et des conflits fonciers meurtriers dont la Grande Île se passerait bien pour envisager un développement économique attendu par toute la région.

Le JDM.

Partagez l'article:

Société

NEWSLETTER

Recevez gratuitement les articles

du Journal De Mayotte

Nous ne vous enverrons jamais de spam ni ne partagerons votre adresse électronique.
Consultez notre [link]politique de confidentialité[/link].

Les plus lus

Articles similaires
Similaire

Education : La rentrée repoussée au collège de Kwalé

Une semaine après l’arrivée de centaines d’exilés au collège de Kwalé à Tsoundzou 1, la situation n’a pas changé, résultat la rentrée n’a pas eu lieu et aucune date n'a pour le moment été définie.

Education : La CGT Educ’action Mayotte interpelle la ministre Elisabeth Borne

Alors que la rentrée scolaire vient enfin d’avoir lieu, en mode dégradé, pour la majorité des élèves mahorais, le syndicat CGT Educ’action Mayotte appelle à un mouvement de grève dénonçant notamment les conditions dans lesquelles se déroule cette rentrée. Son secrétaire général, Bruno Dezile, a adressé une lettre dans ce sens ce mardi à Elisabeth Borne.

Les prestations vieillesse revalorisées, mais sans rattrapage vers le niveau national

Encore un domaine où la convergence avec le reste de la nation se fait trop longtemps attendre. Les prestations vieillesse sont toujours très inférieures au droit commun comme le montre le dernier communiqué de la Caisse de sécurité sociale de Mayotte (CSSM).
WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com