Le sénateur Thani Mohamed-Soilihi avait interpellé Marisol Touraine après le mouvement social du mois d’octobre dernier au centre hospitalier de Mayotte (CHM). Ce sont 4 millions au titre de 2015 et 10 millions pour 2016 qui sont alloués.
Thani Mohamed-Soilihi se félicite de la réaction du ministère de la santé. Lors du dernier mouvement de grève du mois d’octobre dernier au CHM, il avait porté les revendications des personnels soignants lessivés et exaspérés par des moyens qui ne suivent pas une activité médicale en constante progression. Les praticiens hospitaliers (médecins, pharmaciens…) suivis de l’ensemble des professions de l’hôpital avaient fait, une nouvelle fois, entendre la situation intenable qu’ils vivent au quotidien.
Cette «oreille attentive» du ministère, selon les mots du parlementaire, va se traduire par le déblocage de deux enveloppes. Une première présentée comme «une aide exceptionnelle» de 4 millions d’euros sera versée au titre de l’année 2015. Ensuite, «10 millions de mesures nouvelles seront alloués en 2016 pour permettre d’assurer le développement de l’activité, notamment sur les secteurs en tension de la périnatalité», indique le sénateur. La ministre entend ainsi «poursuivre et amplifier le soutien au système de santé».
Pour le sénateur, l’arrivée de ces nouveaux moyens budgétaires permet de «voir préserver» le CHM «de l’écueil migratoire qui pèse lourdement sur des infrastructures médicales fragiles et des personnels en sous-nombre face à une activité exponentielle liée notamment à cette immigration clandestine».
L’indispensable rattrapage
Thani Mohamed-Soilihi, rappelle également un certain nombre de mesures, telles que la création d’une indemnité particulière d’exercice (IPE) pour les praticiens hospitaliers et la construction de l’hôpital de Petite Terre, déjà prises par le gouvernement «pour opérer les rattrapages indispensables à la mise en place d’une santé de qualité au sein du département de Mayotte».
On ne connaît pas encore précisément de quelle façon seront utilisés ces nouveaux moyens ni s’ils seront suffisants pour répondre aux problèmes sanitaires et médico-sociaux qui sont clairement identifiés. Dans un paysage où l’offre de soin est très en-deçà des besoins, la faiblesse de l’offre libérale continue de faire peser l’essentiel de la responsabilité de la santé à Mayotte sur l’hôpital.
RR
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