27.8 C
Mamoudzou
jeudi 16 janvier 2025

Maladies liées aux moustiques : bonnes nouvelles confirmées

Les moustiques nous avaient déjà embêtés pendant toute la saison sèche. Ils ont tendance à se faire encore plus nombreux avec le début de la saison des pluies. L’ARS a fait un point sur les maladies qu’ils peuvent transporter mais aussi sur ses actions de lutte et de prévention. Les nouvelles sont rassurantes.

L'Aedes albopictus qui véhicule la dengue et le chikungunya
L’Aedes albopictus qui véhicule la dengue et le chikungunya

 «Très favorable». Voilà comment François Mansotte, qui assure l’intérim de la direction de l’ARS*de Mayotte depuis le départ de sa directrice, qualifie la situation sur le front des maladies véhiculées par les moustiques. Comme nous l’écrivions il y a quelques semaines, les cas de paludisme, à Mayotte, n’ont jamais été aussi peu importants.
Depuis le début de l’année, 76 cas de paludisme «importé» ont été recensé mais aucun cas de paludisme «autochtone» n’a été formellement identifié. Un seul diagnostic n’a pu, à ce jour, être clairement établi.

Le paludisme n’est pas le même en fonction des territoires et Mayotte dispose d’une souche particulière dont la propagation a donc été, à ce jour, visiblement stoppée. 25 cas étaient encore recensées l’an dernier et 172 en 2010.

Chikungunya et dengue sous contrôle

Sur le front du Chikungunya, transporté par un autre moustique, les nouvelles sont encore meilleures : aucun patient n’a été diagnostiqué contre six l’an dernier. Enfin, du côté de la dengue, même constat. Seulement deux personnes ont été reconnues porteuses de la maladie dans sa forme «importée» et aucun cas de dengue autochtone identifié.

L’ARS a donc de quoi être satisfaite du travail accompli ces dernières années en termes de lutte contre ces maladies mais aussi de prévention. 71 agents de terrain maitrisant la langue mahoraise relaient les stratégies et 85 actions de sensibilisation ont été organisées sur l’ensemble du territoire.
«On ne pulvérise plus de produits chimiques contrairement à ce que nous faisions au début des années 90, explique Ambdoul Bar Idaroussi, responsable adjoint de la lutte anti-vectorielle. Il fallait entrer dans toutes les maisons et effectuer deux traitements par an. Ce n’est plus possible. Sans parler des problèmes de résistances des moustiques aux molécules.»

Prévenir la prolifération des moustiques

Installation des MIILD par les équipes de la lutte anti-vectorielle de l'ARS Mayotte
Installation des MIILD par les équipes de la lutte anti-vectorielle de l’ARS Mayotte

Les actions consistent donc aujourd’hui à faire passer des messages de bon sens pour changer les habitudes et éviter la prolifération des moustiques : couvrir les réserves d’eau, vider les petits récipients, éliminer les déchets mais aussi, évidemment, se protéger contre les piqûres.
C’est dans cette logique que le déploiement de moustiquaires imprégnées (MIILD), entamé en novembre 2010, se poursuit. Les dernières zones où la distribution est en cours sont sur Petite-Terre et dans le grand Mamoudzou. Bientôt, c’est donc l’ensemble du département qui sera équipé.

«En 2014, nous serons à la croisée des chemins, note François Mansotte. Nous allons demander une expertise nationale pour savoir comment cette opération se poursuit. Est-ce qu’on arrête la distribution gratuite ? Est-ce qu’on confie l’importation à une structure pour ensuite les proposer à la vente avec l’ARS comme sponsor ? On pourrait aussi imaginer une voie mixte, où seules, certaines catégories de la population bénéficieraient de la gratuité comme les femmes enceintes suivies par les PMI.»

Ne pas crier victoire

Pour qu’une maladie soit considérée comme éradiquée, il faut une vingtaine d’années sans aucun cas diagnostiqué sur un même territoire. Si la situation virale est donc très encourageante, l’ARS sait qu’il ne faut pas crier victoire trop tôt et surtout ne jamais baisser la garde. L’exemple de la filariose est là pour le rappeler.

Cette maladie, qui se transmet elle-aussi par les piqûres de moustiques, est connue pour une de ces manifestations très visuelle : l’éléphantiasis, l’augmentation parfois spectaculaire de la taille d’une partie du corps causée par un œdème. Elle a été éradiquée de Mayotte en 1982 après une vaste campagne de distribution d’antiparasitaires. Et mauvaise surprise l’an dernier : quatre cas ont fait leur apparition dont deux autochtones.
Avec les moustiques, sans céder à la phobie maladive, il convient donc de rester prudent.

RR

*ARS : Agence régionale de Santé

(Crédit Photos : ARS Océan indien)

Partagez l'article:

Société

NEWSLETTER

Recevez gratuitement les articles

du Journal De Mayotte

Nous ne vous enverrons jamais de spam ni ne partagerons votre adresse électronique.
Consultez notre [link]politique de confidentialité[/link].

Les plus lus

Articles similaires
Similaire

Des bandes venues en force pour agresser et saccager à Passamainty

S’il y a eu une arrestation d’une dizaine de jeunes, ils sont plus d’une cinquantaine à avoir terrorisé la population et blessé des policiers ces trois derniers jours. Des agressions qui continuent ce jeudi.

La Ville de Mamoudzou ouvre une enquête en ligne pour évaluer les dégâts du cyclone

Une enquête en ligne a été ouvert par la Mairie de Mamoudzou pour recenser les dommages causés par le passage du cyclone Chido le 14 décembre dernier. 

Le Sénat vote un budget des Outre-mer en hausse « pour Mayotte et la Nouvelle Calédonie »

Ce n’est qu’une petite partie de l’enveloppe globale dédiée aux Outre-mer qui a été revalorisée, la Mission Outre-mer se monte désormais à 3 milliards d’euros.

Rentrée : Bibliothèques Sans Frontières achemine près de 2 tonnes de fournitures scolaires à Mayotte

Des cahiers, des cartables, des dictionnaires... la mobilisation de BSF, de Cultura, de Stabilo International et d'Hachette permettra de doter environ 1.000 élèves. Une action menée avec le rectorat.
WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com