Près d’un an après sa condamnation en appel, l’ancien député et avocat Abdoulatifou Aly pourrait être incarcéré pour ne pas avoir respecté les termes de son sursis.
La chute continue pour l’ancien député. Après avoir été condamné par la justice et battu sèchement aux dernières législatives (moins de 1 % des voix), le juge d’application des peines a décidé le 30 juillet dernier la levée partielle (six mois) de sa condamnation à deux ans de prison avec sursis mise à l’épreuve pour escroquerie. L’ancienne robe noire du barreau de Mamoudzou a fait appel de cette décision afin d’éviter d’être incarcérée à la maison d’arrêt de Majicavo, où il pourrait retrouver certains de ses anciens clients.
Lors d’une audience non publique, la chambre du conseil de la Chambre d’appel détachée de Mamoudzou s’est réunie ce vendredi matin pour statuer sur la décision du juge d’application des peines. Les magistrats ont décidé de renvoyer l’audience au 14 mars prochain afin de laisser le temps à Abdoulatifou Aly de réunir les preuves du respect de ses obligations, selon l’avocat général Robert Ampuy.
Abdoulatifou Aly a été condamné à dix-huit mois de prison avec sursis mise à l’épreuve, en août 2012, pour ne pas avoir reversé à deux de ses clients, le montant des dommages et intérêts qu’il avait encaissé pour leur compte. La décision de justice a été alourdie en appel à deux ans de prison avec sursis par un arrêt du 24 janvier 2013, son pourvoi en cassation a été rejeté le 24 juillet dernier. Outre l’interdiction d’exercer définitivement la profession d’avocat, l’ancien élu Modem avait pour obligation de payer une amende de 15 000 euros, d’indemniser ses victimes à hauteur de 40 000 et 6 500 euros et enfin d’exercer une activité professionnelle. Ces obligations liées au maintien du sursis avec mise à l’épreuve n’ont donc pas été respectées selon le juge d’application des peines.
A.L.