Le verdict est tombé ce lundi 28 novembre à Moroni. L’ancien chef d’Etat Ahmed Abdallah Sambi, âgé aujourd’hui de 64 ans a été condamné à la perpétuité pour sa responsabilité dans le programme de citoyenneté économique mis en œuvre entre 2006 et 2011. Il s’agit de la peine la plus lourde jamais infligée à une ancienne autorité politique.
La cour de sûreté de l’Etat a suivi en partie les réquisitoires du ministère public. La justice a ordonné la saisie de tous les biens de l’ancien président, de l’ancien vice-président Mohamed Ali Soilihi, condamné à 20 ans de prison ferme et ceux de Bachar Kiwan condamné par contumace.
Le président de la Cour a émis un mandat d’arrêt contre ce franco-syrien considéré comme le cerveau du programme de vente des passeports. Des peines allant de 24 mois à 10 ans ont été prononcées contre d’autres inculpés dont un ancien ministre des Finances et un ancien député.
Le préjudice total qu’a subi l’Etat comorien est estimé à 917 millions de dollars provenant de la vente de passeports et qui n’ont jamais atterris au trésor public. L’ancien président et l’ancien vice-président ainsi que d’autres responsables à l’époque des faits, dont un neveu de Sambi, ont été reconnus responsables de la vente de passeports « en dehors des circuits normaux, via de réseaux mafieux ». Le procès a suscité de nombreux commentaires passionnés aux Comores, nous y reviendrons dans une prochaine édition.
A.S. Kemba