Expertnet Informatique Mayotte, filiale de MDSI, existe depuis 2002 à La Réunion où il crée sa première école d’informatique en 2017. Ils sont 290 élèves là-bas, plusieurs formations sont proposées. A Mayotte, deux diplômes d’Etat inaugurent l’implantation de cette 1ère école informatique : le Diplôme d’administrateur système et réseau, dont la rentrée se faisait ce lundi 28 novembre, et le Diplôme Concepteur développeur d’application, qui ouvre dans quelques jours.
Le premier affiche complet, et il reste 3 places pour le second. Si les candidatures ont afflué, c’est qu’à Mayotte, la formation en informatique s’arrêtait au BTS, donc Bac+2, comme l’explique le gérant du groupe MDSI Marc-Henri Ravaux : « Nous avons mené au préalable une étude de marché sur place, et nous nous sommes rendus compte qu’après le BTS, les jeunes étaient obligés de quitter l’île pour poursuivre leurs études. »
Pas d’inscription à payer dans cette école puisque Expernet est un CFA, un Centre de Formation d’Apprentis. Pour intégrer la formation, plusieurs conditions. Avoir décroché un BTS d’Informatique et dégager un « savoir-être », « du coup, tous les jeunes que nous avons sont motivés ». Le niveau du BTS est à Mayotte un peu en deçà de celui de La Réunion, « il y a eu un taux d’échec important au BTS de développeur proposé par la CCI », mais le lycée Bamana et le centre de formation Aloalo proposent également cette formation en Bac+2. « Le rectorat va également créer un autre BTS l’année prochaine, et nous allons monter une formation identique à celle de La Réunion nous aussi. »
La difficulté à Mayotte, c’est de trouver des bâtiments, Expernet se niche entre des entreprises industrielles, dans l’impasse qui part du rond point HD à Kawéni.
Parcours sans faute
L’école est financée comme tous les CFA, par AKTO, que Marc-Henri Ravaux juge « très réactifs à Mayotte ». Les jeunes ont été accompagnés par l’école dans leur recherche d’entreprise ou de collectivités dans lequel ils vont faire leur alternance prenant 70% de leur emploi du temps, et comme le prévoit la loi de relance de l’apprentissage de 2018 « pour la liberté de choisir son avenir professionnel », confortée par la loi « Avenir professionnel » de 2022, ils percevront 30 à 70% du SMIC en fonction de leur âge et de leur niveau.
La conseillère pédagogique qui les connaît déjà sur le bout des doigts, et on en a eu une démonstration en ce jour de rentrée, c’est Mélissa Gutaz, bien connue dans le secteur de la communication à Mayotte, qui est en contact avec le tuteur du jeune dans l’entreprise pour un suivi régulier.
Après la présentation du cursus de rentrée, place à El-Farouk Adinani, formateur développeur informatique, créateur de Sirel 976 Production et d’applis comme celle de la course de pneu, qui va commencer son premier module. Ils sont 6 à officier auprès des jeunes toute l’année, et viennent pour la plupart de chez Etic Services.
L’année est lancée, le cadre est donné y compris sur la gestion des téléphones portables en cours, il va falloir se concentrer sur tout, « et notamment les fautes d’orthographe », lâche Nelly Seguin, conseillère pédagogique, car au bout les candidats seront examinés par le même jury, celui de l’Ecole Nantaise d’informatique.
Anne Perzo-Lafond