Cessation d’activité pour Transition Pro Mayotte faute de finances

Ouvert en 2019, Transition Pro Mayotte accompagne une quinzaine de salariés par an dans leur reconversion. Mais la structure est sous-dotée, déplore son président Marcel Rinaldy.

Seul organisme habilité par l’État pour financer et sécuriser les reconversions professionnelles des salariés du privé, Transitions Pro a pris la suite des FONGECIF. A Mayotte, le président de son conseil d’administration alerte sur les grosses difficultés de la structure, « nous allons être obligés de cesser l’activité faute de moyens financiers. »

En cause le trop faible budget, 300.000 euros alloué à Mayotte. « La loi nous oblige à n’affecter que 14% de cette somme qui nous est allouée pour faire fonctionner Transition Pro Mayotte, c’est à dire se doter de locaux, recruter des salariés, etc. C’est insuffisant ».

Par prudence, lui et les administrateurs paritaires (syndicats d’employeurs et de salariés), de la structure, avaient pris de la marge, « pendant deux ans, nous avons tout fait nous mêmes pour pouvoir se retrouver avec de la trésorerie et recruter un chargé de mission. Mais c’est insuffisant ».

Ils demandent d’être dotés à hauteur du montant alloué à la Guyane, soit 900.000 euros. « Là, nous pourrions lancer vraiment l’activité à une échelle supérieure. » Une quinzaine de dossiers sont montés chaque année de salariés souhaitant une reconversion professionnelle.

La réponse de leur tutelle, France Compétences est pour l’instant négative, « nous allons être obligés de fermer fin mars », déplore le chef d’entreprise (Groupe 3M). Ils ne sont pas seuls dans la bataille, « les parlementaires ainsi que la préfecture nous appuient, le conseil départemental également. Il fait que l’Etat prenne une décision rapidement ».

A.P-L.

Partagez l'article :

spot_imgspot_img

Les plus lus

Publications Similaires
SIMILAIRES

Grève des barges : confusion, colère et tensions sur les quais

Ce lundi, une grève illimitée a fortement perturbé les traversées entre Dzaoudzi et Mamoudzou. Les rotations ont été réduites, l’information aux usagers a manqué et la tension est montée aux débarcadères. Passagers et conducteurs ont attendu plusieurs heures sous le soleil pour espérer embarquer, dans une atmosphère d’incompréhension, de fatigue et de colère.

Mayotte n’a pas « raflé » l’aide européenne : elle a encaissé le cyclone le plus dévastateur de son histoire

Derrière les chiffres de Bruxelles, une réalité physique et humaine saute aux yeux : Chido a pulvérisé un territoire déjà fragilisé. Si l’Union européenne accorde quatre fois plus à Mayotte qu’à La Réunion, c’est parce que le désastre y a été total — et structurel.

Du Togo aux Seychelles : six jeunes de Mayotte partent pour des missions internationales

Le Togo, Maurice et les Seychelles, dans quelques mois, 6 volontaires du programme Territoires Volontaires (TeVo), rejoindront l'une de ces destinations pour une durée de 8 à 12 mois. Ce lundi 6 et mardi 7 octobre, ils préparent leur voyage lors d'un stage de deux jours au Comité Régional Olympique et Sportif de Mayotte.

Des décombres à l’émotion : le cyclone Chido revisité par la création artistique

À l’Office du Tourisme de Mamoudzou, l’exposition “Les mémoires du vent” a été inaugurée vendredi soir. Elle a rassemblé peintures, photographies et installations sur le thème du passage du cyclone Chido, qui a dévasté Mayotte le 14 décembre 2024. Les artistes ont offert un espace de mémoire et de résilience à une population encore marquée par la catastrophe.